Dans le sous-sol de l’université danoise d’Odense se trouve la « Collection de Cerveaux », 9479 spécimens conservés dans du formol. Le plus ancien date de 1945 et le plus récent de 1982.

Ces cerveaux ont été conservés à l’issue d’autopsies de personnes affectées par un trouble mental, alors hospitalisées dans les instituts psychiatriques du pays scandinave.

Au début des années 1990, le Conseil danois d’éthique a statué que ces cerveaux pouvaient être utilisés pour la recherche même s’ils avaient été prélevés sans l’accord du patient ou de sa famille.

« Personne ne posait des questions sur ce qui se passait dans ces institutions d’État », rappelle Jesper Vaczy Kragh, spécialiste de l’histoire de la psychiatrie au Danemark, qui ajoute que « les patients en psychiatrie avaient très peu de droits ».

Pour le directeur de la collection, les cerveaux sont « très utiles si l’on veut en savoir plus sur les maladies mentales », mais aussi les maladies neurologiques.

Susana Aznar, neurobiologiste qui travaille principalement sur la maladie de Parkinson dans un hôpital universitaire de Copenhague, explique que ces cerveaux sont uniques.

« Ils sont uniques dans le sens où il s’agit de cerveaux de patients d’il y a de nombreuses années qui n’ont pas reçu les traitements que nous avons aujourd’hui. En ce sens, cela nous permet d’étudier les changements, car lorsque nous examinons les cerveaux (disponibles maintenant), les changements peuvent bien sûr être la conséquence du traitement que ces patients ont reçu. Lorsque nous les comparons avec les cerveaux de la collection d’Odense, nous pouvons voir si ces changements peuvent être associés au traitement ou non. »