(Montréal) Les tout-petits âgés de moins d’un an sont présentement les plus vulnérables à la rougeole dans un contexte où il y a une transmission communautaire de cette maladie très contagieuse. Le Comité sur l’immunisation du Québec (CIQ) étudie s’il faudrait vacciner les 6 à 11 mois.

En date de lundi, 17 cas de rougeole ont été déclarés au Québec, dont 13 se trouvent dans la région de Montréal. La meilleure façon de se protéger contre cette maladie est de se faire vacciner.

Selon le calendrier vaccinal du Québec, les enfants sont vaccinés contre la rougeole à l’âge de 12 et 18 mois et ils sont protégés à 95 % de cette maladie tout au long de leur vie. Toutefois, on observe des taux inégaux de vaccination et parfois particulièrement bas dans les écoles, ce qui inquiète la santé publique depuis quelques semaines.

Selon les données de la santé publique, 87 % des élèves du primaire sont adéquatement vaccinés et 88,8 % pour les jeunes du secondaire. Les autorités visent une protection de 95 % de la population, soit par un historique de maladie ou par la vaccination.

Comme les enfants de moins d’un an n’ont généralement pas reçu de vaccin, ils sont plus vulnérables à la rougeole, qui peut entraîner des complications graves comme de la cécité, une encéphalite, une pneumonie, et dans un cas sur 3000, la mort.

Dans le cadre d’un webinaire organisé mardi par le Collège des médecins auquel plus de 11 000 professionnels de la santé ont participé, la Dre Caroline Quach-Thanh, microbiologiste-infectiologue au CHU Sainte-Justine, a déclaré que ceux qui sont vaccinés avant l’âge de 12 mois ont une réponse bien moindre et dans le long terme.

« Quand on regarde d’un point de vue populationnel, ces gens risquent de faire diminuer la protection collective et donc on pourrait se retrouver dans une situation où il y a beaucoup plus de susceptibilité à la rougeole », a-t-elle expliqué.

Elle a fait savoir que la recommandation actuelle est de vacciner les 6 à 11 mois qui vont dans des pays où le risque de rougeole est grand.

Cette tranche d’âge peut aussi recevoir le vaccin dans des contextes de post-exposition à la rougeole. « Par exemple, s’il y avait un cas dans la garderie où le milieu de soin que le tout-petit a fréquenté. Si le cas est pris assez tôt, il pourra recevoir le vaccin », a mentionné Dre Quach-Thanh.

Elle a précisé qu’on peut donner le vaccin à une personne trois jours après le premier contact avec un cas de rougeole. « En théorie, on aurait sept à dix jours. Le Comité sur l’immunisation du Québec se penche sur la question à savoir si on pourrait allonger cet intervalle au-delà de trois jours », a fait savoir Dre Quach-Thanh.

Le CIQ devrait se pencher sur la question jeudi et vendredi, selon Dre Quach-Thanh. Une réponse officielle provinciale est attendue après.

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