(Québec ) La périlleuse mission de redresser le réseau de la santé ne semble pas décourager les candidats de postuler au poste de premier grand patron de Santé Québec. Plus de cinquante aspirants top gun ont envoyé leur candidature à Québec.

En tout, 56 candidats ont déjà fait parvenir leur curriculum vitæ au Secrétariat aux emplois supérieurs pour devenir président et chef de la direction de Santé Québec, la future société d’État qui gérera tout le volet opérationnel du réseau de la santé et des services sociaux.

Les 13 postes à pourvoir au sein du conseil d’administration de Santé Québec sont aussi convoités, et 600 personnes ont postulé pour y siéger, a-t-on appris.

Santé Québec deviendra l’unique employeur du réseau de la santé, qui compte quelque 330 000 employés, ce qui en fera l’un des plus grands employeurs au pays.

Le gouvernement Legault n’a pas lésiné sur les moyens pour attirer un top gun du secteur privé à la tête de la société d’État. Le souhait du ministre Christian Dubé est de dénicher un candidat de l’extérieur du réseau de la santé pour occuper cette fonction.

Au début de l’année, Québec a dévoilé que le grand patron de Santé Québec toucherait un salaire de base de 567 000 $ par année, en plus d’une prime de 15 % pour les deux premières années de son mandat, ce qui équivaut à près de 652 000 $ annuellement.

En comparaison, le salaire annuel du PDG d’Hydro-Québec, Michael Sabia, est de 639 000 $.

Pour l’heure, le nom de Nathalie Palladitcheff, qui est actuellement présidente et cheffe de la direction d’Ivanhoé Cambridge – le bras immobilier de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) –, circule en coulisses pour occuper cette haute fonction.

PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

Nathalie Palladitcheff

Mme Palladitcheff a par ailleurs annoncé qu’elle quitterait la CDPQ en avril prochain au terme de l’intégration des activités immobilières d’Ivanhoé Cambridge au sein de la CDPQ. Le ministre Christian Dubé a affirmé en décembre dernier qu’il s’attendait à ce que ce poste clé soit pourvu en mars ou avril. La période de mise en candidatures pour ce poste se termine le 1er mars.

Nathalie Palladitcheff et Christian Dubé ont été à la CDPQ au même moment. Elle s’est jointe à Ivanhoé Cambridge en 2015, tandis que l’actuel ministre de la Santé a occupé le poste de vice-président de la Caisse de dépôt de 2014 à 2018.

Dans le communiqué annonçant les changements de gouvernance, Mme Palladitcheff écrit qu’elle terminera son mandat après avoir mené au cours des quatre dernières années « une grande transformation d’Ivanhoé Cambridge dans une période de changement profond [dans ce] secteur ».

Il est acquis que le futur grand patron de Santé Québec devra opérer un changement de culture au sein du réseau de la santé et des services sociaux. Dans l’appel de candidatures, on indique qu’il devra aussi faire état de « plusieurs expériences » qui ont permis d’acquérir « les compétences requises pour mener à bien un projet de grande transformation organisationnelle ».

Sur le site d’Ivanhoé Cambridge, on peut lire que Mme Palladitcheff « conduit la stratégie globale, la croissance et l’évolution de la Société ». Entre 2015 et 2019, elle a aussi piloté le virage numérique de l’entreprise dans une « perspective de performance durable et tournée vers l’avenir ».

Mme Palladitcheff siège également au conseil d’administration de la Fondation du CHU Sainte-Justine.

Prolongation pour le C.A.

La période de mise en candidatures pour les postes au conseil d’administration de Santé Québec a par ailleurs été prolongée d’une semaine et se terminera plutôt le 16 février. Le futur C.A. comprend 13 postes. Le président et chef de la direction et le sous-ministre à la Santé seront aussi à la table du conseil.

Santé Québec sera créé après la nomination du président et chef de la direction et des membres du C.A., au printemps. Au même moment, on amorcera le transfert progressif des effectifs du MSSS vers l’agence.

L’ensemble de l’équipe de direction de Santé Québec sera nommé à l’été 2024.