La pandémie ne semble pas avoir dissuadé les parents de faire vacciner leurs enfants. Les taux de vaccination au Canada pour des maladies telles que la coqueluche, la rougeole et le tétanos sont demeurés stables en 2021 par rapport à 2019, a révélé lundi une enquête menée par Statistique Canada.

Faible impact de la pandémie

À peine 4 % des parents québécois ont déclaré être moins enclins à faire vacciner leur enfant de 2 ans en 2021 à cause de la pandémie. À l’opposé, 4 % d’entre eux ont déclaré être plus enclins à faire vacciner leurs enfants. La grande majorité des parents québécois restent toutefois inébranlables : plus de 90 % ont affirmé que la pandémie n’avait eu aucun impact sur leur décision. « C’est excellent. Ça montre qu’il y a eu de bonnes informations qui ont circulé sur la vaccination et pas juste de la désinformation », se réjouit Alain Lamarre, professeur-chercheur spécialisé en immunologie et virologie à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS). L’enquête s’est toutefois tenue en 2021, soit quelques mois seulement après le début de la vaccination de masse contre la COVID-19. « Ce sera dans la prochaine étude qu’on va avoir une idée encore plus claire de l’impact réel de la pandémie », dit M. Lamarre.

Des résultats similaires

Les taux de vaccination chez les enfants de tous les groupes d’âge au Canada sont généralement restés stables entre 2019 et 2021. « C’est déjà une très bonne nouvelle qu’on n’ait pas perdu de points de pourcentage pendant la pandémie », dit la Dre Caroline Quach, pédiatre, microbiologiste-infectiologue au CHU Sainte-Justine et professeure à l’Université de Montréal. En 2021, la grande majorité (92 %) des tout-petits de 2 ans ont été vaccinés contre la rougeole et la poliomyélite. Ces chiffres confirment la stabilité des taux par rapport à 2019, où ils étaient de 90 % pour la rougeole et de 92 % pour la polio. « C’est très bien, mais c’est sûr qu’on aimerait en avoir un petit peu plus », dit la Dre Quach. Une immunité de groupe d’au moins 95 % est nécessaire pour empêcher la transmission de la rougeole, explique-t-elle. « Il nous manque un petit 3 %. » Plus des trois quarts (77 %) des enfants ont également reçu le nombre recommandé de doses du vaccin DCaT, assurant une protection contre la diphtérie, la coqueluche et le tétanos. Il s’agit d’un résultat semblable à celui de 2019 (78 %).

Certaines augmentations

En 2021, le taux de vaccination contre le virus du papillome humain (VPH) a bondi à 81 % chez les garçons, une augmentation significative par rapport à 73 % en 2019. Depuis 2016, les garçons peuvent être vaccinés gratuitement contre le VPH. De plus, 87 % des petits de 2 ans avaient reçu en 2021 le vaccin contre la varicelle, une hausse par rapport à 83 % en 2019. « On vise des cibles de 90 à 95 %, donc il y a encore du travail à faire. C’est une infection très transmissible, alors plus le taux va être élevé, plus on va s’assurer qu’il n’y a pas d’éclosions dans les endroits moins protégés », dit M. Lamarre.

Confiance envers les vaccins

Par ailleurs, 97 % des parents et tuteurs ont exprimé leur conviction que ces vaccins sont sans danger, tandis que 98 % sont convaincus de leur efficacité. « Je trouve ça rassurant. On aimerait que cette tendance-là se poursuive », dit M. Lamarre. Les médecins conservent également une position privilégiée en tant que source d’information fiable sur la vaccination, avec un taux de confiance de 92 %. « On veut garder une confiance des parents face à la vaccination et pour y arriver, il faut qu’on soit tout à fait transparent dans notre communication scientifique », estime la Dre Quach. Les parents et tuteurs accordent également une certaine confiance à leur famille (42 %) et à leurs amis (31 %) en tant que sources d’information, révèle le sondage.