Dans la foulée des recommandations de la commission Laurent, Québec confirme un soutien de 57,5 millions accordé au réseau des centres de pédiatrie sociale en communauté.

En conférence de presse lundi matin, la ministre de la Famille, Suzanne Roy, et le ministre responsable des services sociaux, Lionel Carmant, ont procédé à l’annonce aux côtés du DGilles Julien dans les locaux du centre de pédiatrie sociale en communauté (CPSC) La Ruelle d’Hochelaga.

Les fonds qui avaient déjà été annoncés lors du dépôt du budget 2023, en mars dernier, proviennent du ministère de la Famille. Ils permettront à la Fondation DJulien de poursuivre sa mission de déployer de nouveaux CPSC un peu partout au Québec.

Selon le DJulien, l’entente avec Québec prévoit que pour toucher l’ensemble des fonds, la fondation doit amasser la même somme d’autres sources.

« Ce n’est pas simple, mais on pense être capables de le faire et on l’a fait jusqu’ici », a-t-il souligné.

Dans son allocution, la ministre Roy a indiqué que l’objectif, d’ici quatre ans, était de rejoindre plus de 15 000 enfants en situation de vulnérabilité à travers une cinquantaine de centres inspirés de la démarche du DJulien.

Pour le ministre Lionel Carmant, ces services sont essentiels pour le bon développement des enfants. « C’est l’intervention précoce dans leur neurodéveloppement, en santé mentale, c’est soutenir leur famille, et le but, c’est qu’ils arrivent à l’école prêts à apprendre », a-t-il dit.

Dans les mots du DJulien, tout cela se résume par l’idée « que tous les enfants aient les mêmes opportunités » et que plus jamais on n’échappe d’enfants « qui tombent entre deux chaises ».

On compte actuellement 45 centres certifiés, et d’autres doivent ouvrir leurs portes au cours des prochaines années. Le Saguenay et le Lac-Saint-Jean, la Côte-Nord, plus précisément la communauté innue d’Unamen Shipu, ainsi que l’Abitibi-Témiscamingue sont notamment ciblés par la fondation.

L’investissement devrait permettre de renforcer la capacité d’agir des centres de pédiatrie sociale en communauté et d’étendre leurs services dans des régions qui ne sont pas encore desservies.

On souhaite également bonifier le soutien au développement de soins et de services directs aux enfants.

Services nichés

Le DJulien décrit les services offerts par les centres de pédiatrie sociale comme étant « nichés » parce que personne d’autre n’est en mesure d’accompagner des enfants et des familles de manière aussi complète.

On offre des soins médicaux, de l’aide psychosociale, de l’aide au développement de l’enfant. On s’assure du respect de ses droits et surtout on travaille à renforcer son estime personnelle pour le pousser à déployer tout son potentiel.

« C’est une approche particulière basée sur la proximité auprès des familles », explique le DJulien, qui mise sur l’importance d’accepter les familles.

« Elles sont souvent jugées par différents milieux et ça les empêche de construire avec leurs enfants parce que les parents ne se sentent pas bons », poursuit-il.

Bien au contraire, le DJulien estime que « la plupart des familles peuvent y arriver si on les accompagne bien ». Les centres vont donc former un cercle protecteur autour de l’enfant, en impliquant les familles. Puis, on crée un mouvement d’accompagnement qui inclut les familles, mais aussi divers acteurs de la communauté.

Le contenu en santé de La Presse Canadienne obtient du financement grâce à un partenariat avec l’Association médicale canadienne. La Presse Canadienne est l’unique responsable des choix éditoriaux.