(Montréal) Déjà épuisées et en sous-nombre, les infirmières du Québec craignent un été « très difficile ». Elles interpellent le ministre de la Santé, Christian Dubé, et lui demandent de s’engager dès maintenant à les soutenir.

« L’été revient année après année, mais chaque fois, on dirait qu’on n’est jamais prêt à y faire face, et c’est pour ça qu’on interpelle le ministre Dubé aujourd’hui », a déclaré Julie Bouchard, présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), en point de presse à Montréal mercredi matin.

Mme Bouchard a appelé le ministre à faire un « travail en amont » afin d’assurer la qualité des services à la population ainsi qu’un climat de travail sain pour les infirmières.

« Les vacances estivales sont adoptées et confirmées depuis avril. Mais on sait que le Ministère n’est pas prêt. On craint une augmentation […] considérable du “temps supplémentaire obligatoire”, et que certains congés qui ont été demandés des mois à l’avance soient refusés. Encore une fois à la dernière minute, on le sait. »

Concrètement, les infirmières veulent que la prévisibilité des horaires soit améliorée et que les employeurs mettent fin aux mesures coercitives.

Au cabinet du ministre Christian Dubé, on explique que la période estivale entraîne des défis supplémentaires chaque année.

« On veut continuer d’offrir les services, tout en donnant des vacances bien méritées à l’ensemble de notre personnel. On le sait, et jamais on ne fera de compromis là-dessus », réagit-on.

Le cabinet note qu’il incombe aux PDG de chaque établissement de faire preuve de prévisibilité dans l’organisation du travail de leurs équipes afin d’assurer la stabilité des soins offerts cet été.

« La plus grande différence avec les autres années est qu’il y a maintenant des alternatives aux urgences qui existent et qui seront maintenues tout l’été, comme le 811, la ligne pédiatrique ou encore le Guichet d’accès à la première ligne. On invite la population à utiliser ces services qui fonctionnent avant de se rendre à l’urgence. Ça permet d’enlever de la pression sur nos centres hospitaliers, donc sur notre personnel. »

Pression en baisse

La pénurie de main-d’œuvre s’est accentuée récemment. Le MSSS est à la recherche de 6500 infirmières, un peu plus de 5000 préposés aux bénéficiaires et près de 300 inhalothérapeutes.

Pour assurer le service, 8,6 % des heures travaillées sont effectuées en heures supplémentaires.

Reste que la pression sur le réseau de la santé est en baisse depuis cet hiver. Les urgences reçoivent en moyenne 9500 visites par jour, soit un peu moins que le volume prépandémique. Le taux d’occupation des urgences s’établit à 107 %, en baisse par rapport au sommet de 131 % de cet hiver.