Débordées de patients, les urgences de l’Hôpital du Suroît à Salaberry-de-Valleyfield ont fermé leurs portes temporairement dans la nuit de dimanche à lundi aux cas les moins urgents, et ont détourné des ambulances vers un hôpital voisin. Lundi matin, la salle d’urgence de l’hôpital de l’ouest de la Montérégie présentait un taux d’occupation de 203 %. Et 28 patients y séjournaient depuis plus de 48 heures.

Durant la nuit, des affiches ont été installées sur les portes de l’Hôpital du Suroît indiquant une « fermeture temporaire de l’urgence ». Selon la présidente du Syndicat des professionnelles en soins de la Montérégie-Ouest, Mélanie Gignac, il y a avait « trop de patients » cette fin de semaine aux urgences. Ce n’est pas la première fois que cet établissement est aux prises avec un débordement massif dans ses urgences.

Porte-parole du CISSS de la Montérégie-Ouest, Jade St-Jean mentionne que les affiches ont été installées « sans l’autorisation d’un gestionnaire ou de la direction ». Mme St-Jean affirme que l’urgence « n’a pas été fermée cette nuit » et que les patients « ont tous été triés et ont continué d’être vus selon l’ordre de priorité ». Mais elle concède que compte tenu de l’achalandage important durant la nuit, « on a recommandé aux personnes dont la condition était considérée comme non-urgente (P4-P5) de considérer d’autres alternatives à l’urgence ou d’y revenir ce matin pour éviter qu’ils attendent de longues heures dans la salle d’attente ». Mme St-Jean affirme que la situation, « bien qu’encore difficile », est « stabilisée ».

Une affirmation qui choque Mme Gignac. « Ce soir, on devrait être 12 infirmières et sept infirmières auxiliaires pour couvrir le quart de travail aux urgences. Mais à date, seulement trois infirmières et quatre infirmières auxiliaires sont confirmées. Comment allons-nous couvrir le quart de soir ? Les deux tiers des infirmières de jour vont devoir rester ? », demande-t-elle.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Dominique Pilon

Directeur des activités hospitalières à l’Hôpital du Suroît, Dominique Pilon reconnaît que l’établissement a vécu une situation « critique » la nuit dernière qui a obligé le détournement d’ambulances vers l’Hôpital Anna-Laberge, à Châteauguay, pendant trois heures. Mais selon lui, la salle d’urgence de l’Hôpital du Suroît « n’a pas été fermée du tout ». M. Pilon attribue l’installation d’affiches à un « malentendu avec le personnel ».

M. Pilon mentionne que la crise vécue au Suroît est causée par « la pénurie de main-d’œuvre qu’on connait ici depuis des mois à l’Hôpital du Suroît, à l’instar de nos collègues du Québec ». « On est dans des grosses campagnes de recrutement. On vient de faire des offres, je pense, très intéressantes aux infirmières. […] Je viens de faire un appel individualisé à 430 infirmières qui avaient quitté notre organisation au courant des dernières années pour les inviter à revenir pour leur dire ce qu’on a fait comme améliorations », dit-il.