Coup de théâtre dans la nuit de lundi à mardi, alors que les déléguées de la FIQ ont rejeté l’entente de principe qui était intervenue avec Québec, à peine quelques heures après qu’elle eut été conclue.

Mais le premier ministre François Legault ne baisse pas les bras. Il assure qu’il veut trouver les moyens requis pour alléger la tâche des infirmières et créer davantage de postes à temps complet.

La Fédération interprofessionnelle de la santé, qui représente 76 000 infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et autres, espère tout de même reprendre les négociations dans les prochains jours avec le Conseil du trésor.

Cette entente de principe avait été annoncée lundi par la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, et la présidente de la FIQ, Nancy Bédard.

Ces négociations intensives entre la FIQ et le gouvernement du Québec, qui duraient depuis plusieurs jours, portaient sur la charge de travail, la stabilité des équipes de soins et la création de postes à temps complet pour éviter les mouvements de personnel.

« On veut actuellement, dans les négociations, trouver tous les moyens possibles d’alléger la tâche, entre autres, des infirmières. C’est très, très clair, c’est l’objectif numéro un », a affirmé solennellement le premier ministre.

Preuve de l’importance de cette négociation avec la FIQ, le premier ministre a abordé cette question de sa propre initiative, sans même qu’une question lui soit posée à ce sujet, dès l’ouverture de sa conférence de presse sur la pandémie de coronavirus.

« La priorité, c’est : comment on peut ajouter des infirmières. Évidemment, il faut les trouver », a-t-il fait valoir.

À l’heure actuelle, seulement la moitié des infirmières travaillent à temps complet.

« Ce qu’on essaie de faire aussi, c’est de trouver toutes sortes de moyens, de mettre des incitatifs, incluant des incitatifs financiers, pour que plus d’infirmières choisissent de travailler à temps plein », a précisé le premier ministre Legault.

Québec veut particulièrement stabiliser les équipes dans les CHSLD, vu la crise qui y a été vécue lors de la première vague du coronavirus.

La FIQ tenait aussi à aborder la question des ratios infirmière-patients, qui a fait l’objet de 16 projets pilotes, afin de diminuer la charge de travail tout en améliorant la qualité des soins.

L’autre irritant majeur pour la FIQ est celui du « TSO », les heures supplémentaires obligatoires. Mais la résolution de ce problème passe justement par la création de postes, puisque les directions d’établissement y ont recours à cause du manque de personnel.

L’entente de principe était « sectorielle » ; elle touchait donc les conditions de travail dans ce secteur.

Elle ne touchait donc pas les questions « intersectorielles », qui sont les salaires, le régime de retraite, les droits parentaux et les disparités régionales. Les questions intersectorielles sont négociées en alliance entre la FIQ et l’Alliance du personnel professionnel et technique dans la santé et les services sociaux (APTS).

Comme le veulent les règles de fonctionnement, une fois l’entente de principe conclue, elle devait être présentée à une instance intermédiaire de la FIQ avant d’être soumise aux membres. C’est cette instance intermédiaire, le « conseil national extraordinaire », qui a rejeté l’entente de principe, la jugeant insuffisante.