L'hôpital Sacré-Coeur souffre de son âge vieillissant. Les orages intenses de la semaine dernière ont causé des ravages au bloc opératoire où 4 millions de fournitures médicales ont dû être jetées et 80 chirurgies annulées après que les systèmes électriques et de ventilation aient cessé de fonctionner, faisant grimper le taux d'humidité à 70 %.

Pour les médecins de l'hôpital, c'est la goutte qui a fait déborder le vase. Ils demandent au ministre de la Santé de débloquer un fonds de 40 millions, promis en avril 2012 sous l'ancien gouvernement libéral, pour lancer la construction de trois départements : le centre intégré de traumatologie, l'unité mère-enfant et l'unité d'endoscopie.

« Notre frustration a atteint un point culminant », a déclaré cet après-midi le Dr Patrick Bellemare, président du Conseil des médecins, dentistes et pharmaciens de l'hôpital en point de presse.

« Actuellement, l'hôpital est porteur d'une maladie symptomatique curable. On peut décider de la soigner ou laisser le cancer se propager », a-t-il illustré au sujet du bâtiment construit en 1924 et dont la vétusté des lieux avait même surpris le nouveau directeur général de l'hôpital à son arrivée l'automne dernier.

« Durant des années, il y a des bouts de ciment qui se détachaient des viaducs et c'est lorsqu'il y en a un qui est tombé que le gouvernement a agi. On n'a pas besoin d'attendre que ça arrive dans le système de santé », a poursuivi le médecin, accompagné du Dr Ronald Denis, chef du département de chirurgie et responsable du programme de traumatologie, la spécialité de l'hôpital.

Après son arrivée au pouvoir, le Parti québécois a déclaré que des projets d'infrastructure dont les coûts totalisent 2,3 milliards annoncés sous les libéraux n'avaient pas été rattachés au plan d'infrastructure du Québec et donc que les budgets n'avaient pas été prévus.

Dans un contexte où le gouvernement vise un retour à l'équilibre budgétaire en 2013-2014, plusieurs projets de rénovation d'hôpitaux seront mis sur la glace.

La rumeur voulait cependant que le projet de construction du nouveau centre de traumatologie de Sacré-Coeur aille de l'avant. Les médecins craignent aujourd'hui le contraire. Ils affirment avoir obtenu une réponse évasive du ministre Réjean Hébert lors d'une visite à l'hôpital il y a deux semaines.