La saison des incendies de forêt bat des records au Canada sur tous les plans. Et aucun répit n’est prévu pour les mois de juillet et d’août.

Depuis le début de l’année, 8,8 millions d’hectares ont brûlé au pays, un nombre record, a affirmé Michael Norton, directeur général du Centre de foresterie du Nord de Ressources naturelles Canada, en conférence de presse jeudi.

« C’est presque 11 fois la moyenne de la décennie », a-t-il ajouté.

Le risque d’incendie demeure supérieur à la moyenne pour les mois de juillet et d’août, selon les évaluations du Ministère. Toujours selon ces dernières, en date du 5 juillet, le nombre de feux actifs au pays a augmenté pour atteindre 3412.

Le Québec, la province la plus touchée

Le Québec compte à lui seul 3,3 millions d’hectares touchés par le feu, ce qui en fait la province où la superficie des incendies est la plus grande, a noté Yann Boulanger, chercheur en écologie forestière chez Ressources naturelles du Canada.

« Un seul incendie dans le nord du Québec a brûlé à lui seul plus d’un million d’hectares. C’est vraiment énorme », a rappelé Michael Norton, ajoutant que « nous ne sommes qu’à mi-chemin de la saison des feux ». Les incendies de forêt au Canada sont généralement concentrés ou dans l’est, ou dans l’ouest du pays. Cette année, le portrait est différent : les deux côtes brûlent en même temps, ce qui est « très inhabituel », selon le directeur général du Centre de foresterie du Nord.

La pluie annoncée au Québec dans les prochains jours ne semble pas couvrir tout le territoire touché par les incendies, dont le nord-ouest de la province. Les précipitations risquent de se révéler insuffisantes. Ce sera comme « une goutte dans un seau vide », estime Armel Castellan, météorologue de la préparation aux avertissements d’Environnement et Changement climatique Canada.

Déjà plus d’évacués

Le nombre d’évacués bat des records, s’élevant à 155 856 – du jamais vu en 40 ans, indique le Ministère des Ressources naturelles. À l’image de la répartition des incendies sur l’ensemble du territoire, les personnes qui ont dû quitter leur domicile proviennent de régions diversifiées.

Depuis 2000, 40 % des personnes évacuées lors d’incendies de forêt provenaient de communautés autochtones, selon Michael Norton. Ces dernières sont de nouveau surreprésentées cette année, ce qui s’explique par l’emplacement des réserves autochtones qui se situent en zone à risque ou à proximité.

Les incendies au Canada ont suscité une mobilisation internationale sans précédent. Onze pays ont envoyé des pompiers forestiers.