La salle du conseil municipal de Saint-Bruno-de-Montarville était pleine à craquer, lundi soir. On a même refusé l'entrée à une quarantaine de personnes.

Dans les premières minutes de l'assemblée, la seule conseillère de l'opposition, Michèle Archambault, a suggéré au maire de déplacer la séance du conseil dans une salle plus grande pour que tous les citoyens puissent y assister.

«La réunion a été convoquée pour être ici. Je pense qu'elle doit avoir lieu ici», a répondu le maire Claude Benjamin. Devant l'insistance de Mme Archambault, le maire a demandé aux neuf autres conseillers de son parti si l'un d'entre eux acceptait d'appuyer la résolution pour déplacer la séance. Aucun n'a pris la parole.

À l'extérieur, certains résidants de Saint-Bruno-de-Montarville soupçonnaient le maire d'avoir rempli la salle de ses propres partisans. À l'intérieur, les citoyens les plus bruyants semblaient effectivement appuyer M. Benjamin. Le début de l'assemblée a d'ailleurs été en partie perturbé par des personnes qui se trouvaient dehors et qui sonnaient aux portes d'entrée.

Depuis le début du mois de janvier, le maire est critiqué par une partie de ses citoyens à cause de la présence policière aux conseils municipaux et en raison de la poursuite qu'il a entamée contre la porte-parole d'un groupe environnemental de Saint-Bruno-de-Montarville. Il réclame 50 000$ à Marilou Alarie, du Regroupement pour la sauvegarde de la forêt des Hirondelles, pour des propos diffamatoires qu'elle aurait tenus.

Un citoyen a questionné le maire sur ses intentions de museler ses adversaires en intentant une poursuite bâillon. «Ce n'est pas une poursuite bâillon. Habituellement, dans une poursuite bâillon, les gens exigent des sommes considérables et essayent de faire peur aux gens qu'ils poursuivent», a rétorqué M. Benjamin.