«Je ne démissionnerai pas.» Tout comme Gérald Tremblay à Montréal plus tôt cette semaine, le maire Gilles Vaillancourt a prévenu qu'il n'entendait pas quitter son poste. Celui qui dirige Laval depuis 1989 s'est dit «sous le choc» de l'opération policière de la veille.

Le maire Vaillancourt a fait une brève déclaration devant les médias «par souci de transparence», a-t-il dit. Il a affirmé qu'il ignorait les motifs de la frappe de l'Unité permanente anticorruption.

«Ce matin, nous assistons à un déferlement d'affirmations, de rumeurs et de demandes. Pour mettre fin immédiatement à ce que l'on entend en ondes, je ne démissionnerai pas et je ne commenterai pas non plus les rumeurs et les divers commentaires.»

Quant aux perquisitions qui ont eu lieu hier, il s'est borné à dire qu'il offrait son entière collaboration aux enquêteurs. Il a par ailleurs tenu à «réitérer» que son administration et lui avaient «toujours oeuvré dans l'intérêt de la population».



Sur une note plus personnelle, il a déclaré qu'il vivait difficilement cette perquisition au coeur de son administration. «Je peux vous affirmer que ce n'est pas une situation très plaisante», a-t-il laissé tomber. 

Il a refusé de répondre aux questions des médias.

Plusieurs journalistes avaient fait le pied de grue toute la matinée devant l'hôtel de ville afin d'obtenir des explications du maire. Il était attendu vers 9h30 ce matin, mais les journalistes ne l'ont pas vu entrer dans l'immeuble. Il y serait arrivé plus tôt, selon son attachée de presse, Johanne Bournival. «M. Vaillancourt est ici. Il est entré et il fait son travail», a-t-elle assuré.

Diverses sources ont indiqué que Gilles Vaillancourt n'était ni à l'hôtel de ville ni à son domicile au moment des perquisitions. Selon nos sources, quand il a été mis au courant de l'importante opération policière, il se serait rendu au bureau de l'avocat Basile Angelopoulos, qui siège au comité exécutif de Laval.

Les agents de l'Unité permanente anticorruption cherchaient des documents sur certains contrats, selon nos sources. Radio-Canada affirme qu'ils sont aussi sur la piste d'un système «à grande échelle» impliquant des transferts massifs d'argent en Suisse. Le maire Vaillancourt a qualifié ces informations de «simples rumeurs».

Plusieurs allégations ont éclaboussé le maire de Laval depuis son arrivée à la mairie, en 1989, mais il n'avait jamais été sérieusement inquiété. Trois élus ont affirmé avoir reçu de l'argent de M. Vaillancourt pour financer leur propre campagne, mais le maire a toujours tout nié.

- Avec Tristan Péloquin