Le juge Richard Nadeau a autorisé, hier, la Fiducie Remdev à poursuivre ses travaux de rénovation sur un terrain situé dans le Vieux-Longueuil. Ces travaux entourent l'implantation d'un troisième centre de transbordement de déchets dans cette municipalité de la Rive-Sud.

Le dossier des centres de transbordement a fait couler beaucoup d'encre au cours des derniers mois. Le 31 mars 2008, la Fiducie Remdev, propriété de la famille Rémillard, a acheté un terrain au 2355, chemin du Lac, à Longueuil. L'entreprise RCI Environnement, appartenant aussi aux Rémillard, voulait y exploiter un centre de transbordement.

 

En septembre 2008, le conseil municipal de Longueuil a entériné le changement de zonage dudit terrain. Le candidat à la mairie de Longueuil et président de l'arrondissement du Vieux-Longueuil, le notaire Jacques Goyette, a voté pour cette résolution.

Le 21 août 2009, le maire de Longueuil, Claude Gladu, a assuré qu'aucun centre de transbordement ne verrait le jour dans sa municipalité. Or, 10 jours plus tard, la Ville a délivré un permis autorisant la Fiducie Remdev à faire d'importants travaux de rénovation sur le terrain. La liste des travaux que voulait faire Remdev était longue et comprenait entre autres l'amélioration du bâtiment, l'installation de contenants à ordures et l'installation de balances pour peser des camions.

Croyant que ces travaux mèneraient inévitablement à la construction d'un centre de transbordement, des citoyens ont entrepris des démarches judiciaires pour en empêcher la poursuite. Deux juges ont accepté leurs arguments et ont suspendu les travaux pour un total de 40 jours.

Selon le juge Claude Chaput, les travaux que voulait effectuer Remdev n'étaient pas de simples «mises à niveau du bâtiment», mais menaient bel et bien à la construction d'un centre de transbordement. Mais hier, le juge Richard Nadeau a tranché dans un autre sens et a autorisé la poursuite des travaux.

«Remdev a demandé une certification d'autorisation pour un site de transbordement au ministère de l'Environnement. Si le ministère le lui accorde, le projet pourra voir le jour», résume Christine Duchaine, l'une des avocates qui représentait les citoyens dans le dossier.

Pour la candidate à la mairie et chef d'Action Longueuil, Caroline St-Hilaire, la Ville de Longueuil n'aurait pas dû accorder de permis de rénovation. «Je demande aujourd'hui à la ministre de l'Environnement de ne pas délivrer de permis et de dire non au site de transbordement», dit Mme St-Hilaire.

Le candidat Goyette affirme pour sa part que le permis de rénovation donné par la Ville «n'autorise pas de travaux pour un site de transbordement». «Il autorise des modifications au bâtiment. S'ils veulent installer un site de transbordement, ils devront nous faire une nouvelle demande de permis», martèle-t-il.

Mais pour Me Duchaine, il est clair «qu'installer des balances et des fosses à ordures», comme le projette Remdev, mènera clairement à la création d'un centre de transbordement. Les clients de Me Duchaine iront en appel.