Si tant de Québécois sont à la recherche d'un médecin de famille, c'est parce qu'il en manque 760 au Québec et, pour régler le problème, il faudra rehausser leur rémunération, améliorer leurs conditions de pratique, voire leur adjoindre chacun une infirmière.

Voilà quelques-unes des propositions soumises mercredi par la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ), qui vient de publier son Énoncé en faveur d'une politique nationale sur la médecine familiale.Le problème d'accès aux médecins de famille est reconnu par les autorités, qui ont déjà adopté un train de mesures pour tenter de corriger le problème, notamment en améliorant leur rémunération et en créant des Groupes de médecine familiale.

Mais «il faut aller plus loin», a soutenu le président de la FMOQ, Louis Godin, au cours d'une rencontre avec la presse, mercredi.

La FMOQ propose donc diverses mesures pour attirer davantage d'étudiants en médecine vers la médecine familiale, notamment un stage d'observation en médecine familiale dès la première année d'études en médecine.

Le syndicat des omnipraticiens suggère également que chaque médecin puisse s'adjoindre une infirmière ou un autre professionnel de la santé ou, du moins, que l'on tende vers cette norme.

Interrogé à savoir si cette mesure n'aggravera pas la pénurie d'infirmières, qui est encore plus criante que la pénurie de médecins, le docteur Godin a fait valoir qu'on pourrait attirer ainsi des infirmières qui ont pris leur retraite ou qui font affaires avec des agences privées de placement, justement pour avoir un horaire plus attrayant.

En matière de rémunération, des pas ont effectivement été franchis en vue d'obtenir la parité avec les omnipraticiens du reste du pays, mais un écart persiste, se plaint le docteur Godin. Cet écart qui était auparavant de 45 pour cent, selon lui, sera de 18 pour cent en 2016, à condition que les augmentations de salaire des omnipraticiens canadiens suivent celles des omnipraticiens québécois.

L'entente entre l'État et la Fédération des médecins omnipraticiens sera à renouveler en avril 2010.

Le docteur Godin admet qu'une partie du problème de la pénurie de médecins pourrait être réglée si davantage de médecins diplômés à l'étranger avaient accès aux postes. «Ca peut être une des choses à évaluer», a-t-il dit. Mais il croit qu'il faut d'abord rendre plus attrayantes les conditions de pratique de ceux qui pratiquent déjà la médecine familiale.