Le ministre Sylvain Gaudreault affirme que les activités du Bureau des partenaires du pont Champlain passeront en vitesse supérieure au cours des prochains mois pour promouvoir les demandes du Québec et des villes de la région métropolitaine auprès du gouvernement fédéral, maître d'oeuvre exclusif du nouveau pont enjambant le Saint-Laurent.

Dans une entrevue accordée peu après sa sortie d'une réunion des partenaires de ce Bureau ad hoc créé en 2011, M. Gaudreault a déclaré «qu'il est hors de question de laisser le gouvernement fédéral imposer ses choix en matière de transport collectif, d'aménagement et de circulation des marchandises, qui relèvent de nos responsabilités».

«On veut un pont qui va répondre aux besoins de la région de Montréal et du Québec, qui va être adapté à la réalité du milieu et aux choix qui sont faits ici en termes de transport collectif, de mobilité et de fluidité de la circulation. Il ne faut pas oublier que le pont joue un rôle essentiel pour l'industrie du camionnage et le commerce extérieur avec les États-Unis.»

Le ministre a indiqué que le choix d'un mode de transport collectif sur le nouveau pont sera la priorité du Bureau à court terme, mais que des études d'envergure sont aussi en cours pour mettre au point une vision régionale et provinciale des besoins de mobilité pour les décennies à venir.

Une décision d'ici juin

Selon les informations obtenues par La Presse, l'empressement soudain du Bureau à fixer son choix sur un mode de transports en commun pour le futur pont a été dicté en grande partie par le maître d'oeuvre du projet. En décembre, Transports Canada a en effet réclamé que Québec lui soumette d'ici le mois de juin, au plus tard, une décision quant au mode de transports collectifs à implanter sur le nouveau pont.

La mise à jour des études SLR était en cours depuis juillet 2011. Mais les membres du Bureau des partenaires ne s'étaient pas réunis depuis juin dernier, a souligné M. Gaudreault lors de son entretien avec La Presse.

En participant à la rencontre de travail de vendredi, le ministre souhaitait «prendre le leadership» des travaux préparatoires à la réalisation de ce projet, dont le coût global est actuellement estimé entre 3 et 5 milliards.

«Je crois qu'il était pertinent de souligner l'importance que revêt le projet du pont Champlain pour le gouvernement du Québec en tant que lien régional entre la Rive-Sud et Montréal, mais aussi en tant que lien économique essentiel pour l'ensemble du Québec», a déclaré M. Gaudreault.

La construction d'un nouveau pont pour remplacer le pont Champlain d'ici 2021 relève exclusivement des autorités fédérales. Le projet aura toutefois des conséquences importantes sur les plans local, régional et provincial, qui doivent être cernées et analysées par le Bureau des partenaires.

Des modifications majeures devront être apportées au réseau routier actuel aux approches du nouveau pont. Des mesures d'atténuation seront envisagées pour réduire les inconvénients des chantiers à venir pour les automobilistes, les camionneurs et les utilisateurs des transports en commun.