La Sûreté du Québec (SQ) n'échappera pas au régime minceur que le gouvernement Marois imposera, dans le budget de la semaine prochaine, à l'ensemble des ministères et organismes. On ne parle pas d'augmentation ni de gel, mais bien de coupes dans le budget de la SQ.

La Presse a appris, de sources gouvernementales, que la SQ devra subir des compressions d'une vingtaine de millions dans son budget 2013-2014. Actuellement, le coût de la police dépasse les 900 millions; les deux tiers viennent du gouvernement, et le reste des municipalités dans lesquelles les agents provinciaux patrouillent. Cette semaine, le ministre de la Sécurité publique, Stéphane Bergeron, a souligné que les questions budgétaires seraient le principal défi à la SQ pour les mois à venir.

Nouvelle équipe

Avec cette commande difficile, le nouveau directeur général de la SQ, Mario Laprise, a obtenu d'amener avec lui une équipe qu'il a lui-même choisie. Ainsi, il pourra ajouter une expérience diversifiée venue de l'extérieur de la SQ tout en assurant la continuité avec l'administration de son prédécesseur Richard Deschesnes.

Déjà, il y a trois semaines, Québec a accepté de placer un autre homme de confiance de M. Laprise à l'Unité permanente anticorruption (UPAC). L'inspecteur Louis Vincent, issu de la SQ, est devenu le grand responsable des opérations de l'unité. Il a remplacé un ancien sous-ministre de la Sécurité publique choisi par le commissaire Robert Lafrenière, lui-même ancien sous-ministre à la Sécurité publique.

Pour la diversité, Laprise amène à Parthenais deux commandants de district qui, au Saguenay comme en Montérégie, ont acquis de l'expérience dans les relations avec les municipalités.

Luc Fillion, ami de longue date de Laprise - les deux sont originaires du Saguenay - deviendra directeur général adjoint pour le territoire.

Jocelyn Latulippe, jusqu'à tout récemment commandant pour le district de la Montérégie, devient aussi directeur général adjoint, mais aux «affaires institutionnelles» - les dossiers de protection de l'État, le renseignement, relèveront donc de lui. Ces nominations ont été annoncée hier à l'issue de la réunion du Conseil des ministres.

Dans la foulée des événements du Métropolis, M. Laprise change du même coup la responsabilité de la protection des dignitaires, qui relèvera aussi de Jocelyn Latulippe. Avant la Montérégie, cet officier a déjà travaillé au siège social de la SQ, où il était l'un des responsables des enquêtes criminelles.

Une autre connaissance de Mario Laprise, Gaétan Guimond, vient aussi de la direction de la Sécurité industrielle d'Hydro-Québec - une cohorte de 300 employés que dirigeait M. Laprise depuis sept ans. Il sera responsable des enquêtes criminelles, un poste occupé jusqu'ici par Jean Audet. Avec le directeur général, la SQ aura donc deux dirigeants qui ont acquis une connaissance à l'externe dans l'état-major.

Jean Audet demeure directeur général adjoint, mais il sera affecté à l'administration, où il remplace Régis Falardeau, devenu directeur de la sécurité à Loto-Québec.

Un nouveau poste de directeur général adjoint est créé pour les fonctions «exécutives», qui regrouperont la planification stratégique, la recherche et les communications. Marcel Savard, jusqu'à maintenant au «territoire», occupera cette nouvelle fonction.