La lutte contre les changements climatiques ne doit pas entraîner une augmentation du fardeau fiscal des contribuables, a dit hier le premier ministre Jean Charest, de passage en Californie à l'occasion d'un sommet sur le climat.

«Si des mesures sont étudiées, on veut les rendre les plus neutres possible afin de ne pas alourdir le fardeau fiscal des Québécois», a-t-il ajouté.

 

Plusieurs mesures incitatives peuvent être mises en place, dont les crédits d'impôt pour les véhicules écoénergétiques et des incitatifs fiscaux pour les technologies vertes, a-t-il noté. «Nous avons un menu de mesures. Il revient au gouvernement d'aller chercher celles qui seront économiquement viables.»

Jeudi, la ministre de l'Environnement, Line Beauchamp, a fait savoir que Québec envisageait une hausse de la taxe verte sur l'essence. La ministre a annoncé la tenue d'une consultation publique afin de fixer la prochaine cible de réduction gaz à effet de serre (GES) pour la période 2012-2020.

M. Charest est de passage à Los Angeles cette semaine, où il participe au Sommet global sur le climat, un rassemblement des États fédérés organisé par le gouverneur de la Californie, Arnold Schwarzenegger.

Le premier ministre a d'ailleurs eu une conversation privée d'une quinzaine de minutes, hier, avec le gouverneur et sa femme, Maria Shriver. «Nous avons parlé du rôle de leadership que peuvent avoir les États fédérés en matière de lutte contre les changements climatiques. M. Schwarzenegger a aussi tenu à remercier le Québec pour l'aide que nous apportons dans la lutte contre les incendies en Californie», a-t-il dit.

Le premier ministre a rencontré le ministre de l'Environnement de l'Algérie, Cherif Rahmani, ainsi que le gouverneur de l'État de New York, David Paterson.

La question d'un train rapide entre le Québec et New York a été abordée avec enthousiasme par M. Paterson, a noté M. Charest. «Ça fait 25 ans que je suis en politique, et jamais le gouvernement américain n'a manifesté une volonté aussi forte d'établir un tel service.» D'autres annonces dans le dossier devraient venir sous peu, a-t-il assuré.

Les grands traités environnementaux sont signés par les gouvernements nationaux, mais ce sont les États fédérés et les provinces qui font la majeure partie du travail nécessaire à l'atteinte des objectifs.

C'est en résumé ce que le gouverneur Schwarzenegger a rappelé, hier, lors d'une allocution qu'il a donnée aux côtés de l'ex-premier ministre de Grande-Bretagne, Tony Blair, et de Rajendra K. Pachauri, co-lauréat du prix Nobel de la paix avec Al Gore. «Aux États-Unis, plus de 100 villes, représentant 85 millions de personnes, ont joint le protocole de Kyoto. Les choses bougent, il ne faut pas attendre que le gouvernement fédéral décide de tout», a lancé le gouverneur républicain.

La rencontre de Los Angeles devait paver la voie à la grande réunion de l'ONU qui aura lieu à Copenhague, en décembre. Les premiers ministres du Manitoba et de Terre-Neuve étaient également présents au sommet.

L'orateur le plus énergique de la journée a sans conteste été le chroniqueur du New York Times, Thomas Friedman, qui a fait de la lutte contre les GES son principal cheval de bataille. «Notre but, c'est de ne plus employer le mot «vert», de ne plus dire «cet immeuble est vert». Si tous les immeubles sont verts, si toutes les voitures sont vertes, nous aurons réussi à relever le plus grand défi de notre génération», a-t-il plaidé.

 

La Presse CanadienneBuy American: entente en vue?

Le Canada et les États-Unis réfléchissent à l'idée que les États et les provinces s'entendent entre eux afin de régler le différend qui les oppose à propos de la clause Buy American, a indiqué hier le nouvel ambassadeur américain au Canada, David Jacobson. Le Canada proteste contre cette clause du programme de stimulation économique de Washington, qui s'applique aux projets des États et des municipalités. De telles ententes permettraient aux compagnies de présenter des soumissions pour des projets d'infrastructures des deux côtés de la frontière.