Le gouvernement du Québec agit avec célérité pour permettre la reprise des tournages américains dès cet été à Montréal. Deux ou trois grosses productions américaines s'apprêteraient déjà à profiter de l'élargissement du crédit d'impôt décrété hier à Québec.

Effective immédiatement, la principale mesure précise que le crédit d'impôt de 25 % sur les salaires des productions étrangères s'appliquera désormais à l'ensemble des frais de production engagés au Québec.«C'était important de le faire rapidement, les décisions pour les tournages se prennent maintenant», a indiqué le ministre des Finances, Raymond Bachand.

«C'est bon pour l'industrie, qui le souhaitait depuis quelques semaines, poursuit le grand argentier du Québec. Nous avons toujours été parmi les leaders dans ce domaine et comptons le rester. Nous serons compétitifs avec Toronto, Vancouver et plusieurs États américains»

Le ministre Bachand reconnaît que les crédits d'impôt représentent un investissement important mais assure qu'ils en valent entièrement la peine.

«C'est avantageux, dit-il. Mieux vaut des crédits d'impôt qui amènent des dépenses réelles au Québec que le statu quo pour notre industrie. Ça fait vivre pas mal de monde.»

Les productions étrangères assurent le maintien de 4500 emplois au Québec. Elles ont eu des retombées de seulement 60 millions de dollars l'an dernier, alors qu'elles avaient rapporté 270 millions en 2007. Avec les nouvelles mesures, les retombées devraient dépasser 100 millions cette année.

«Montréal sera complètement transformé cet été, ajoute Hans Fraikin, commissaire du Bureau du cinéma et de la télévision du Québec. Avec cette mesure, nous sommes sur un pied d'égalité avec nos concurrents américains qui offrent aussi des avantages fiscaux.»

Extrêmement satisfait des mesures annoncées, il a expliqué que le Québec peut même s'enorgueillir d'offrir davantage que la plupart des lieux de tournage américains en raison des infrastructures et des techniciens qu'il y a chez nous depuis de nombreuses années.

En plus de l'élargissement du crédit d'impôt à toutes les dépenses de production, Québec a également décidé de porter à 30 % le crédit d'impôt pour effets spéciaux et animation informatique.

«C'est important parce que nous sommes également très forts en postproduction au Québec, note Hans Fraikin. Il y a présentement des négociations pour deux, voire trois longs métrages de fiction américains bénéficiant de gros budgets qui seront annoncés d'ici l'été.»