Le premier ministre Jean Charest a conclu, jeudi, sa tournée européenne par une visite de 24 heures à Bruxelles où il a continué de faire la promotion de son projet de libre-échange entre le Canada et l'Union européenne (UE).

Après avoir participé au sommet économique de Davos, et après une visite de trois jours dans la capitale française, le premier ministre a mené dans la matinée une série d'entretiens avec les plus hautes autorités belges.

Il a ensuite prononcé un discours devant la Chambre de commerce Canada-Belgique-Luxembourg avant de reprendre la route pour Paris d'où il prendra vendredi son vol de retour vers le Québec.

«J'ai le sentiment que le «timing» était bon, a déclaré le premier ministre à l'issue de sa visite dans la capitale belge. C'était un bon moment pour venir prendre le pouls de l'Europe. Je pense qu'il était important d'être là, juste au moment où l'on s'apprête à prendre toute une série de décisions très importantes.»

M. Charest a non seulement fait référence aux différentes mesures prises pour contrer les effets de la crise économique mais aussi à la future conférence de Copenhague sur le climat, très présente selon lui lors des discussions à Davos.

La journée du premier ministre québécois a commencé par un petit-déjeuner avec le ministre-président de Flandre Kris Peeters. Ce dernier, à la tête d'une région autonome au sein du Royaume de Belgique, a expliqué à l'issue de son entretien avec M. Charest, qu'il se sentait «très inspiré par le fédéralisme canadien», au regard notamment des nombreuses compétences exercées par les provinces dans la fédération.

M. Charest a ensuite successivement rencontré la commissaire européenne au Commerce, Catherine Ashton, le premier ministre belge, Herman Van Rompuy, et le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso.

Avec ce dernier, il n'a évidemment pas manqué de discuter d'un projet qui lui tient particulièrement à coeur : la zone de libre-échange UE-Canada.

«J'ai pu constater que M. Barroso suivait de très près l'avancée de ce projet, a indiqué le premier ministre du Québec. Le président de la Commission européenne partage notre avis sur le fait que c'est bien davantage qu'un projet commercial. La zone de libre-échange Canada-UE est une vision de paix qui contribuera à renforcer le partenariat transatlantique.»

Concrètement la Commission européenne demande des assurances que les provinces soient prêtes à entamer des négociations, a expliqué M. Charest, précisant que cela incluait les marchés publics. Le premier ministre a ensuite annoncé que la date du prochain sommet UE-Canada serait vraisemblablement le 6 mai et qu'il se tiendrait à Prague.

«On espère que les négociations pourront débuter à l'issue de ce sommet, a-t-il précisé. On espère également qu'elles ne dureront pas plus de deux ans.»

Le premier ministre du Québec a conclu sa visite à Bruxelles par un dîner avec les membres de la Chambre de commerce Canada-Belgique-Luxembourg devant lesquels il a prononcé un discours où il a réitéré sa volonté de créer un «nouvel espace économique». Il a également rappelé la nécessité qu'il y a à combattre les tentations protectionnistes que la crise économique peut inspirer à certains.

Outre la zone de libre-échange UE-Canada, le nouvel espace économique que M. Charest appelle de ses voeux devra se construire au travers d'un accord de mobilité de main-d'oeuvre avec la France et d'un autre avec l'Ontario, a-t-il expliqué dans son discours.