Presque tous les députés issus de l'ancien Parti réformiste du Canada - incluant le premier ministre Stephen Harper - pourront profiter d'une pension de plus de 100 000 $ par année une fois qu'ils auront pris leur retraite, même s'ils s'étaient tout d'abord opposés à une telle idée.

Onze des 52 réformistes qui ont retenu l'attention de la population en s'opposant aux prestations de retraite accordées aux députés fédéraux, jugées trop élevées, sont encore à la Chambre des communes.

Et leurs anciennes promesses pourraient revenir les hanter, alors que le gouvernement Harper chercher à éliminer le déficit fédéral.

En 1993, lorsque les réformistes sont arrivés sur la Colline du Parlement, ils avaient fait parler d'eux en se disant en faveur d'une diminution des prestations de retraite accordées aux députés afin de donner l'exemple et de contribuer à la lutte contre le déficit.

Maintenant, cependant, presque tous les réformistes originaux qui avaient dit qu'ils refuseraient de toucher leurs prestations de retraite sont sans faire de bruit revenus sur leur décision, a constaté la Fédération canadienne des contribuables.

Parmi les 11 anciens réformistes encore aux Communes, 10 recevraient largement au-dessus de 100 000 $ en prestations annuelles s'ils prenaient leur retraite à la fin de l'année, selon des données récoltées par l'organisme.

Bien que les montants exacts des pensions accordées aux députés ne soient pas rendus publics, la formule utilisée pour les déterminer est connue, a affirmé Derek Fildebrandt, directeur national de la recherche au sein de la fédération.

Le premier ministre Harper, pour la première fois élu en 1993, mais qui s'est pendant un certain temps éloigné d'Ottawa avant d'être élu de nouveau lors d'une élection partielle en 2002, recevrait quelque 150 244 $ par an s'il prenait sa retraite à la fin de 2010.

Lors d'une allocution prononcée en 1995, M. Harper avait qualifié les pensions attribuées aux députés de «monstruosité», les estimant «obscènes».

Le député Garry Breitkreuz, de la Saskatchewan, qui aurait droit à 118 668 $, maintenait catégoriquement il y a 15 ans ans que contrôler les prestations de retraite des députés était un élément clé de la reprise économique.

Keith Martin, député du Parti libéral du Canada (PLC) qui a débuté sous les couleurs du Parti réformiste du Canada, avait alors estimé que les pensions des députés devraient refléter celles du secteur privé.

Une décennie et demie plus tard, les pensions des députés sont de nouveau examinées de près, alors que les conservateurs préparent un budget dans lequel ils doivent montrer de quelle façon ils entendent éliminer le déficit.