Michael Ignatieff a fait son mea-culpa, hier, dans le cadre d'un hommage sobre rendu par des militants libéraux réunis en congrès à Ottawa.

Les membres du parti, qui ont subi la pire défaite de leur histoire le 2 mai dernier, tenteront au cours de la fin de semaine de trouver des solutions pour sauver leur formation d'une mort annoncée.

Dans l'une de ses rares apparitions publiques depuis l'annonce de sa démission, le 3 mai, l'ancien chef libéral a transmis un message d'espoir, malgré un bilan sombre à la tête du PLC.

«Je n'y suis pas arrivé, a-t-il dit. Et Dieu sait que j'ai essayé! J'ai tout mis sur la table...Mais vous y arriverez, a-t-il poursuivi. Et quand vous le ferez, tout ce que j'ai tenté de faire sera valable.»

Comme il l'avait déclaré au lendemain de la cuisante défaite qui lui a même coûté son château fort de Toronto, M. Ignatieff est retourné à l'enseignement. Il occupe un poste d'un an au Massey College, affilié à l'Université de Toronto.

Il a confié à l'assistance qu'il n'était «pas facile de se sortir de la politique» et que les débats de la scène canadienne continuaient à l'occuper. Il a promis de continuer à suivre et à appuyer les libéraux et leur prochain chef.

«Je serai derrière lui à 100% et je promets de me taire!», a-t-il dit, sourire en coin, faisant allusion au syndrome de la «belle-mère» qui afflige parfois les anciens leaders.

L'hommage à M. Ignatieff a été bref, composé d'un court montage photo et du discours de deux de ses jeunes partisans, qui ont décrit l'impact que le professeur et auteur avait eu sur eux. Les applaudissements sont restés modérés.

Bob Rae salue un ami

Le chef intérimaire, Bob Rae, a aussi pris la parole et remercié son prédécesseur, évoquant leur amitié longue et parfois cahoteuse, qui remonte à il y a plus de 50 ans.

«Michael, ne pense jamais que tu n'y es pas arrivé», a lancé M. Rae, affirmant que les élections étaient parfois comme un jeu de hasard. «Il y en a qu'on gagne, il y en a qu'on perd.» Pour ma femme et moi, a-t-il conclu, «vous serez toujours parmi les grands gagnants».

L'hommage à M. Ignatieff a été précédé d'un long discours du premier ministre de l'Ontario, Dalton McGuinty, que certains décrivent comme un aspirant potentiel au trône libéral. En tant que chef du parti provincial depuis les années 90, il a donné quelques conseils à ses cousins fédéraux. «La route est longue, a-t-il dit, mais il ne faut jamais abandonner.» M. Ignatieff a fait écho à cet optimisme dans plusieurs de ses commentaires.

La soirée s'est terminée par le débat des candidats à la présidence du parti: Sheila Copps, Mike Crawley, Alexandra Mendès et Ron Hartling. Les journées d'aujourd'hui et de demain seront occupées par le vote sur leur candidature et des débats sur les propositions d'amendement des règles et orientations du parti.