Le Parti québécois (PQ) saura mercredi s'il forme toujours le deuxième groupe d'opposition à l'Assemblée nationale ou s'il est relégué au troisième et dernier rang.

Le président de l'Assemblée nationale, François Paradis, a indiqué mardi en fin de journée qu'il allait statuer rapidement, dès mercredi, sur la requête présentée mardi par Québec solidaire (QS), bien déterminé à ravir au PQ son titre de deuxième groupe d'opposition.

Si le président donnait raison à Québec solidaire, il s'agirait d'une nouvelle tuile pour le PQ, déjà amoché par le départ de la députée de Marie-Victorin, Catherine Fournier, qui a claqué la porte du caucus péquiste la semaine dernière, persuadée que le parti de René Lévesque n'était plus le véhicule approprié pour réaliser la souveraineté du Québec.

Depuis, Québec solidaire, troisième groupe d'opposition, voit grand et prépare son offensive pour monter en grade, convaincu que la deuxième place lui revient de plein droit.

Avec le départ de Mme Fournier, le caucus du PQ est passé de 10 à neuf députés, alors QS en a 10. Par ailleurs, lors du scrutin du 1er octobre, le PQ avait raflé 17 % du vote, soit 1 % de plus que ce qu'a récolté QS.

Le Parti québécois, qui refuse mordicus de se voir relégué au troisième et dernier rang, estime qu'il doit conserver son titre en toute légitimité, en vertu de l'entente unanime conclue entre tous les parlementaires en début de mandat, en novembre, et valable pour toute la durée de la présente législature.

Chose certaine, le président de l'Assemblée nationale devra trancher en faveur de l'un ou de l'autre.

Lors d'une mêlée de presse, le leader parlementaire de QS, le député Gabriel Nadeau-Dubois en a fait une question de principe. « Il faut que l'Assemblée nationale s'adapte aux changements de composition de l'assemblée », qui peut connaître en cours de mandat des démissions, des élections complémentaires ou des changements d'allégeance, a-t-il fait valoir.

« Historiquement, la présidence de l'Assemblée nationale en a tenu compte » et s'est ajustée à la nouvelle réalité, a plaidé le député solidaire, convaincu que ce scénario devait aussi prévaloir dans le cas présent, et ce, « qu'il y ait eu ou non une entente en début de législature ».

Car « il n'existe aucun précédent dans la jurisprudence et l'histoire du parlementarisme qui appuie l'idée selon laquelle le statut des groupes parlementaires serait fixé de manière définitive au début de la législature », a plaidé le député solidaire, en Chambre, lors d'une longue allocution destinée à convaincre le président.

Selon lui, tous les précédents-et il en a énuméré plusieurs-lui donnent raison.

De plus, dans notre système parlementaire, dans un cas comme celui-là, c'est le nombre de députés qui doit primer sur toute autre considération, selon M. Nadeau-Dubois.

Le leader parlementaire péquiste, le député Martin Ouellet, a répliqué en exhortant le président à donner plutôt préséance à « la volonté populaire souveraine » exprimée lors du scrutin du 1er octobre. Agir autrement serait « un dangereux précédent », selon M. Ouellet, qui s'accroche au fait que davantage d'électeurs ont voté pour le PQ plutôt que pour QS.

Il a de plus observé qu'on ne pouvait ignorer le fait que les électeurs de Marie-Victorin avaient appuyé le Parti québécois lors du scrutin du 1er octobre.