Le départ de Catherine Fournier du Parti québécois (PQ) trouve écho auprès de plusieurs jeunes péquistes. Près d'une trentaine d'entre eux - dont certains sont élus dans des associations militantes du parti - signent aujourd'hui une lettre ouverte dans laquelle ils écrivent « qu'il y a eu une rupture entre le Parti québécois et le Québec ».

« Cette rupture est beaucoup trop grande pour que nous puissions espérer y remédier, particulièrement auprès de la nouvelle génération », peut-on lire dans cette missive obtenue par La Presse.

« C'est pourquoi, bien que nous soyons conscients que le Parti québécois a réalisé de grandes avancées pour le Québec, nous ayant même menés aux portes de la victoire de notre pays, nous sommes de plus en plus nombreux à réaliser que l'avenir est peut-être ailleurs, un ailleurs qu'il nous reste à définir », poursuit-on.

« Il en va de l'avenir du mouvement indépendantiste »

Cette lettre, sur l'initiative de Melissa Nilsson (qui était vice-présidente au Comité national des jeunes du Parti québécois [CNJPQ] jusqu'à tout récemment), a été signée ces derniers jours par près de 30 jeunes péquistes.

Présidents des jeunes péquistes de l'Estrie, de l'Outaouais et de Lanaudière, ex-vice-présidents du CNJPQ, représentants démissionnaires d'associations de jeunes péquistes, ils écrivent que « la réalité est que [le PQ] n'est plus en mesure de rassembler les forces vives de notre nation afin de la mener à son indépendance ».

« Nous devons accepter que pour rallier le plus grand nombre d'indépendantistes possible, notamment ceux qui ne nous écoutent plus, il soit même nécessaire que certains aillent directement à leur rencontre. Il en va de l'avenir du mouvement indépendantiste. »

- Extrait d'une lettre signée par près d'une trentaine de jeunes péquistes en appui à la députée Catherine Fournier

« D'ici là, nous tenterons de convaincre nos collègues au Parti québécois de la nécessité de repartir sur de nouvelles bases, en terrain neutre, afin que la réelle union des indépendantistes puisse advenir de nouveau », poursuit la lettre.

Ce nouveau chapitre de la crise qui secoue le Parti québécois survient alors que des délégués se réuniront la fin de semaine prochaine à Trois-Rivières dans le cadre d'un conseil national.

La présidente du parti, Gabrielle Lemieux, y présentera un plan d'action dans lequel on prévoit que le Parti québécois tiendra un congrès extraordinaire, l'automne prochain, afin de remettre en question tout ce qu'il a proposé ces dernières années, hormis l'indépendance du Québec.

« Dans la démarche qui s'entame, il va y avoir des discussions sur tout. Et quand je dis tout, ça veut dire tout. Il n'y en aura pas, de tabou », a dit Mme Lemieux, la semaine dernière, lorsqu'elle a dévoilé ce plan d'action central à l'avenir du parti.