Le gouvernement caquiste est en train de « rire du monde » en matière de transparence, a dénoncé l'opposition officielle, mardi.

Selon le Parti libéral (PLQ), les Québécois sont tenus dans l'ignorance sur les rencontres tenues par plusieurs ministres, même si le gouvernement Legault s'était engagé à mettre à jour le site transparence.gouv.qc.ca, qui avait été créé par le gouvernement Couillard pour diffuser notamment l'agenda public des membres du cabinet.

La ministre responsable, Sonia LeBel, avait assuré qu'on allait faire « un suivi serré » et que c'était « extrêmement important » pour le gouvernement, a rappelé le porte-parole libéral en matière d'accès à l'information, Marc Tanguay, dans une entrevue avec La Presse canadienne, mardi. Mais tout cela est faux, selon lui.

« Ce qui il y a sur le site, c'est carrément insuffisant, on rit du monde, a commenté M. Tanguay, qui est député de LaFontaine. Force est de constater qu'il y a un double discours, ce n'est pas important du tout » pour le gouvernement.

Il fait remarquer que la ministre avait fait ces commentaires en décembre alors que la directive de divulgation émise par le bureau du premier ministre n'a été transmise que le 28 janvier.

Le député libéral note que les renseignements sur l'emploi du temps du premier ministre François Legault sont compilés seulement à partir du 29 janvier et les inscriptions sont loin d'être exhaustives sur les rencontres avec les acteurs non gouvernementaux, lobbyistes, etc.

M. Tanguay a également remarqué que des renseignements sont manquants pour les ministres Pierre Dufour, Sylvie D'Amours, Nadine Girault et Éric Girard.

« C'est plein de trous, a-t-il déploré. Est-ce que des gens retiennent l'information ? Pourquoi l'information n'est pas disponible ? Ou c'est simplement parce que ce n'est pas important pour le gouvernement ? Ce serait une explication, mais alors qu'ils le disent clairement, mais s'ils disent qu'ils sont transparents, non, ce n'est pas vrai. »

De même, le député de LaFontaine a pris l'exemple du leader du gouvernement et ministre de l'Immigration, Simon Jolin-Barrette, un des joueurs-clés du cabinet.

Aucun renseignement sur son emploi du temps et ses rencontres n'est disponible avant le 1er février, et après cette date, on ne retrouve pratiquement que des inscriptions indiquant sa présence à l'Assemblée nationale.

Or ce site est censé aussi colliger toutes les rencontres publiques et non publiques et les rencontres avec des acteurs non gouvernementaux, lobbyistes, groupes de pression, ce qu'on ne retrouve pas.

« C'est une vraie farce, s'est insurgé le porte-parole libéral. Si vous enlevez sa présence à l'Assemblée nationale, vous enlevez les trois quarts des inscriptions. Allô la divulgation ! »

Il exige que tous les renseignements sur l'emploi du temps des ministres soient divulgués de façon uniforme et exhaustive, pour les mois d'octobre, novembre et décembre et pour la suite.

Et l'obligation tient même pour MarieChantal Chassé, l'ancienne ministre de l'Environnement limogée en janvier, mais pour la durée où elle détenait le portefeuille. L'agenda reste lié au Conseil exécutif et c'est l'administration publique qui le demande, a-t-il rappelé.