Les finances du Parti libéral du Québec (PLQ) sont mal en point : la formation suggère d'augmenter le financement des partis politiques, mais le gouvernement Legault s'y refuse.

Le chef intérimaire libéral, Pierre Arcand, a confié jeudi que sa formation éprouvait des difficultés financières, à l'instar du Parti québécois (PQ).

On apprenait en effet dans La Presse que le PQ était au bord du gouffre financier, après deux courses à la direction et deux campagnes électorales désastreuses.

En mêlée de presse jeudi, M. Arcand a affirmé qu'il ne peut « s'en réjouir », puisque « pour des partis politiques, c'est un peu serré actuellement », selon ses mots.

« On est plafonné à 8 millions, je pense, pour des campagnes électorales, plus des congrès à la direction », a-t-il illustré.

Depuis sa défaite aux élections générales, le PLQ engrange « beaucoup moins » de revenus qu'auparavant, a admis le chef intérimaire. Le parti a notamment dû redéfinir des choix organisationnels. M. Arcand n'a toutefois pas chiffré l'ampleur de ces difficultés financières.

« Pour la démocratie, il va falloir le regarder de nouveau. [...] Je n'ai pas d'idée préconçue. On pourra en discuter. »

La décision de fixer à 100 $ la contribution individuelle annuelle maximale à une formation politique, sous le gouvernement Marois, a peut-être été prise par excès de vertu, selon ce qu'a évoqué M. Arcand.

Rappelons que les partis autorisés reçoivent également une allocation proportionnelle au pourcentage de votes valides obtenus aux dernières élections. Par exemple, en 2017, le PLQ a reçu 3,9 millions du Directeur général des élections, le PQ, 2,4 millions, la Coalition avenir Québec, 2,2 millions, et Québec solidaire, 718 000 $. Des revenus d'appariement sont également prévus dans la loi, en fonction du montant des contributions individuelles reçues.

La ministre responsable de la Réforme des institutions démocratiques, Sonia LeBel, a fait savoir qu'elle n'avait pas l'intention de réviser à la hausse les plafonds.

« Pour l'instant, c'est tout à fait adéquat, c'est peut-être une chose qu'on pourra regarder, mais honnêtement, cela ne fait pas partie de nos préoccupations actuelles », a-t-elle tranché dans une mêlée de presse avant la période de questions.

Elle a notamment rappelé les conclusions de la commission Charbonneau, à laquelle elle avait pris part : il est plus difficile d'influencer un gouvernement avec des contributions individuelles de 100 $ qu'avec des contributions beaucoup plus élevées.