Québec ne se joindra pas au groupe de travail que veut former le gouvernement fédéral pour examiner les allégations voulant que des femmes autochtones aient été stérilisées contre leur gré.

Un porte-parole de la ministre de la Santé du Québec a confirmé jeudi que la province avait refusé en janvier l'invitation d'Ottawa de rencontrer des représentants des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux à ce sujet.

En décembre, la ministre fédérale de la Santé, Ginette Petitpas Taylor, et sa collègue des Services aux Autochtones, Jane Philpott, avaient écrit aux provinces, aux territoires et aux intervenants des réseaux de la santé afin de créer un groupe sur la compétence culturelle en matière de santé.

Une sous-ministre adjointe à Santé Canada, Abby Hoffman, a récemment indiqué à un comité parlementaire que plusieurs provinces avaient répondu à la demande fédérale. Une première rencontre se déroulera au début du mois prochain.

Alexandre Lahaie, un attaché de presse de la ministre Danielle McCann, a dit que le gouvernement québécois était très sensibilisé au sujet des stérilisations forcées. Il a fait savoir que des discussions étaient déjà en cours avec un certain nombre de Premières Nations, à Québec, et a rappelé que la santé était de compétence provinciale.

Le cabinet de Mme Petitpas Taylor n'a pas formulé de commentaire sur le refus du Québec de participer au groupe. Il a déclaré, par voie de communiqué, que la stérilisation forcée était une violation des droits de la personne.

« Nous agissons de concert avec les provinces, les territoires, les associations médicales et autres intervenants pour d'examiner ce problème, car il est inacceptable que cela ait pu se produire », a déclaré l'attaché de presse Thierry Bélair.

La sénatrice métisse Yvonne Boyer, qui s'est levée contre la stérilisation forcée, estime que la décision du gouvernement québécois représente une occasion perdue. Elle dit espérer que la province changera d'idée à ce sujet.

« C'est dommage, car si on travaille tous ensemble, on peut, avec un peu de chance, trouver des solutions qui nous permettront de nous assurer collectivement que ces pratiques ne se renouvelleront pas », a-t-elle dit, jeudi.

Elle a souligné que des femmes métisses, inuites ou autochtones non inscrites ont pu elles aussi être victimes de stérilisation forcée.

Mme Boyer souhaite que le comité du Sénat sur les droits de la personne se penche sur la question.