Les leaders de Québec solidaire ont appelé leurs partisans à donner un nouveau souffle au mouvement populaire qui a mené à l'élection de 10 députés le 1er octobre, hier. Le parti doit être capable d'« investir à la fois la rue et le Parlement », a affirmé le député Gabriel Nadeau-Dubois.

Dans un discours enflammé pour lancer le Conseil national de QS, le député de Gouin a affirmé que le résultat du scrutin reflétait la profonde lassitude des Québécois à l'égard de la classe politique. Un mouvement des « plaques tectoniques » qui ne cessera pas de sitôt, a-t-il prévenu.

« Le peuple québécois est tanné, il ne se contente plus du rôle d'observateur, a affirmé M. Nadeau-Dubois. Il est avide de reprendre sa place. »

« Ce mouvement-là, on est réunis en fin de semaine pour le relancer. Parce qu'il doit devenir un mouvement de résistance, un mouvement d'opposition, capable d'investir à la fois la rue et le Parlement sans jamais céder un seul pouce à ceux qui, tapis dans l'ombre, travaillent déjà depuis deux semaines à ramener le Québec en arrière. »

- Gabriel Nadeau-Dubois, co-porte-parole de Québec solidaire

La chef parlementaire du parti, Manon Massé, a affirmé aux militants que QS était désormais « la seule vraie opposition au gouvernement Legault ». Et qu'il marchait vers le pouvoir.

« Demain, ce même mouvement va former le premier gouvernement solidaire de l'histoire, celui qui mènera le Québec à son indépendance », a-t-elle lancé.

Elle a appelé les membres de QS à dresser un bilan lucide de la dernière campagne afin de préparer la prochaine. Et elle les a mis en garde de ne pas se « regarder le nombril » après la percée qui leur a permis d'obtenir le statut de parti officiel à l'Assemblée nationale.

« HABITUEZ-VOUS »

Quoi qu'il en soit, les détracteurs de QS devront s'y faire, a ajouté Gabriel Nadeau-Dubois, même si le succès électoral du parti a donné de « l'urticaire » à certains.

« J'ai un petit message pour ceux qui nous méprisent et qui nous regardent de haut, pour nos idées, ou pour la manière qu'on a de les défendre, a-t-il dit. Je veux leur dire : "Attachez-vous bien, habituez-vous, parce qu'on est là pour rester." »

SIGNES RELIGIEUX

Le Conseil national de la fin de semaine rassemble des militants de toute la province et vise à faire le bilan de la dernière campagne électorale.

Mais un débat interne épineux se prépare au sein de la formation politique de gauche sur la question de la laïcité. Le parti défend depuis des années le compromis proposé par la commission Bouchard-Taylor, à savoir l'interdiction du port de signes religieux pour les juges, les policiers et les gardiens de prison.

Or, le parti compte « actualiser » sa position. Mme Massé a déjà affirmé plus tôt cette semaine que cela pourrait susciter « beaucoup d'émotion » chez ses membres.

On en a eu une petite manifestation, hier soir, lorsque des militants ont fait modifier l'ordre du jour pour devancer la tenue d'une discussion sur le thème des signes religieux.