Québec solidaire demande au nouveau gouvernement de suspendre l'éviction imminente de dizaines de ménages inuits dans le Grand Nord du Québec.

La Presse a rapporté mardi que l'Office municipal d'habitation Kativik (OMHK) reprenait actuellement les expulsions de mauvais payeur, après un an de trêve. Une mairesse plaidait que le coût de la vie était élevé dans le Grand Nord et que l'organisation aurait dû procéder plus tôt si elle voulait procéder à des expulsions : plusieurs villages de la région sont déjà couverts de neige.

Le parti d'opposition se rallie à ce point de vue, a-t-il annoncé aujourd'hui.

«La ministre doit immédiatement imposer un moratoire sur la pratique d'expulsion», a écrit la coporte-parole solidaire Manon Massé sur Facebook. «L'hiver est à nos portes.»

Faute de pouvoir se tourner vers des logements privés - pratiquement inexistants au Nunavik -, les mauvais payeurs évincés devront rejoindre des proches dans des logements souvent déjà surpeuplés, vivre dehors ou risquer l'itinérance au «Sud».

«Je l'ai vu de mes yeux: les logements dans le Grand Nord sont surpeuplés», a continué Mme Massé.

«Situation très délicate»

Hier, la Société d'habitation du Québec (SHQ) avait appuyé l'OMHK dans sa volonté d'aller de l'avant avec les évictions de mauvais payeurs.

«Chaque ménage doit payer son loyer par équité pour tous les autres locataires, a indiqué par écrit André Ménard, directeur des communications. «[L'OMHK] devait prendre action afin d'éviter que cette situation cesse de prendre de l'ampleur.»

La semaine dernière, l'Office mentionnait que «un peu mois de 70 ménages» seraient expulsés fin octobre. Hier, la SHQ évoquait plutôt «moins d'une cinquantaine».