Les 29 élus libéraux ont été les premiers députés à prêter serment hier au Salon rouge de l'Assemblée nationale. Alors que les partis politiques préparent en coulisses leur rentrée parlementaire, le projet du gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) de relancer le débat sur le port de signes religieux pour les fonctionnaires en position d'autorité fait déjà des vagues.

À son arrivée à la salle du conseil législatif de l'Assemblée nationale, hier, l'homme d'affaires Alexandre Taillefer - qui était président de la dernière campagne électorale libérale - a affirmé que son parti devait « définitivement » réfléchir à la question des signes religieux pour les fonctionnaires en position d'autorité.

« Il y a certainement un questionnement à avoir par rapport à la question des signes religieux, définitivement. [...] On a aujourd'hui abordé la question [de la recommandation du rapport] Bouchard-Taylor. Est-ce qu'on doit arriver à un compromis ? C'est quelque chose qui va être sur la table », a affirmé celui qui ne ferme pas la porte à se présenter dans la future course à la direction du parti.

En point de presse, le chef par intérim, Pierre Arcand, s'est assuré de rappeler que M. Taillefer s'exprimait à titre de simple citoyen.

« M. Taillefer a terminé son mandat. Il était responsable de la campagne et il parle maintenant comme citoyen. [...] [Il] n'est pas persona non grata, je dis simplement que notre formation politique, le caucus a une opinion [et] il peut avoir l'opinion qu'il veut sur cette question-là », a-t-il précisé.

LE PQ ET QS SERONT-ILS RECONNUS ?

Alors que le Parti québécois (PQ) et Québec solidaire (QS) tentent de se faire reconnaître comme des groupes parlementaires officiels à l'Assemblée nationale, Pierre Arcand s'est dit hier « un démocrate » sur cette question, ouvrant la porte à une forme de reconnaissance.

« Nous comprenons que nous avons des responsabilités et nous voulons que ce Parlement fonctionne. Nous voulons voir ce que sont les demandes [du PQ et de QS], mais nous ne céderons pas beaucoup de terrain [...]. Nous avons été présents par le passé lorsque l'ADQ voulait avoir certains droits de parole. Nous serons ouverts à des discussions si les partis d'opposition veulent être sérieux avec nous », a-t-il dit.

Selon les règles de l'Assemblée nationale, un parti doit faire élire au moins 12 députés ou avoir obtenu au moins 20 % des voix pour être reconnu comme un groupe parlementaire. Avec 10 députés chacun, le PQ et QS ne remplissent aucune de ces conditions. Des négociations doivent se tenir à ce sujet au Bureau de l'Assemblée nationale (BAN).

DÉFENSE DU BILAN LIBÉRAL

Sur la question de la laïcité, de l'économie et concernant le bilan du gouvernement Couillard, Pierre Arcand a été élogieux hier dans le discours qu'il a fait devant les nouveaux députés libéraux.

« Ce n'est pas le premier coup dur que nous subissons et croyez-moi, nous allons revenir plus forts ! » - Pierre Arcand, chef par intérim du PLQ

Les libéraux, qui formeront l'opposition officielle à Québec avec un caucus majoritairement féminin (une première), donneront la priorité à l'économie, à l'environnement et à la qualité des services, a-t-il dit.

« Il y a un fossé entre les politiciens et la population. Il y a un cynisme envers la classe politique et il faut avoir l'humilité de comprendre pourquoi et apporter les changements nécessaires », a toutefois souligné M. Arcand, invitant ses collègues à réfléchir aux causes qui ont mené bon nombre d'électeurs à bouder son parti lors des dernières élections.

- Avec Tommy Chouinard, La Presse

Photo Jacques Boissinot, La Presse canadienne

Les 29 élus libéraux ont été les premiers députés à prêter serment hier au Salon rouge de l'Assemblée nationale.