Le Bloc québécois trouve une consolation dans les éléments identitaires du discours de la Coalition avenir Québec (CAQ), alors que le Parti québécois, son allié naturel, a connu une défaite historique lundi soir.

Le chef bloquiste par intérim Mario Beaulieu se réjouissait, mardi après-midi, de retrouver bientôt un «gouvernement québécois qui va revenir à des revendications plus pour la nation québécoise».

«Le Bloc québécois, c'est le seul parti qui peut vraiment défendre les priorités du Québec sans compromis - les revendications que ça soit en termes d'immigration, de laïcité de l'État, d'aller chercher plus de pouvoirs à Ottawa, c'est ce qu'on fait depuis 25 ans, puis on va continuer à défendre les consensus québécois», a-t-il affirmé.

Le chef caquiste François Legault a promis en campagne électorale de diminuer le nombre d'immigrants et d'expulser ceux qui échoueraient à des tests de valeurs et de français. Il a adouci sa position sur l'expulsion des immigrants en cours de campagne et a affirmé mardi qu'il allait «poser des gestes dans les prochains mois pour montrer un Québec qui est inclusif».

La Coalition avenir Québec (CAQ) a remporté une écrasante majorité de sièges à l'Assemblée nationale lundi tandis que le Parti québécois a été relégué au quatrième rang, perdant même son statut de parti reconnu. Il a été devancé par Québec solidaire qui est allé chercher une portion du vote souverainiste.

Optimiste, Mario Beaulieu note que 33 % des électeurs ont voté pour des partis «ouvertement indépendantistes».

«Puis, je suis convaincu qu'il y a beaucoup d'indépendantistes qui ont voté pour la CAQ parce qu'ils voulaient vraiment un changement, a-t-il ajouté. Ils ne voulaient prendre aucune chance et se débarrasser du gouvernement libéral.»

Le Bloc québécois a entamé une refondation à l'issue de la longue crise qui l'a secoué au cours des derniers mois. Il tentera de rallier tous les indépendantistes qu'ils soient solidaires ou péquistes.

Ce processus est perçu à l'interne comme un banc d'essai pour la convergence des forces souverainistes.

Les militants manqueront-ils d'énergie pour reconstruire deux partis, le Bloc québécois et le Parti québécois, au même moment, a demandé une journaliste.

«Je pense qu'on peut mâcher de la gomme et marcher en même temps, a répondu M. Beaulieu. Le processus de refondation arrive à point nommé pour justement établir une nouvelle unité des forces à Ottawa.»