Le gouvernement du Québec sous-estime de près de 10 milliards la dette publique, relève la Vérificatrice générale Guylaine Leclerc dans son plus récent rapport déposé mercredi matin à l'Assemblée nationale.

Quant au surplus budgétaire, il est sur-évalué d'au-moins 215 millions, poursuit la mandataire de l'Assemblée nationale. Ces dérapages pourraient bien être plus élevés, observe-t-elle. La vérificatrice n'a pas accès à 3,2 milliards d'engagements du gouvernement du Québec.

« La pratique comptable du gouvernement concernant la comptabilisation des paiements de transferts n'est pas appropriée et ne donne pas un portrait juste de la situation financière », observe Mme Leclerc, qui rappelle que son bureau est en conflit depuis maintenant cinq ans avec le ministère des Finances sur cette question.

La vérificatrice déplore également que les états financiers du gouvernement et les comptes publics aient été déposés à l'Assemblée nationale 53 jours après qu'ils aient été signés. Ce document est la « pierre angulaire » de la reddition de comptes et ces données « devraient être publiées dans un délai raisonnable ».

Lacune dans l'attribution des contrats

La vérificatrice a fait le suivi de ses observations de 2016 sur les failles dans l'attribution des contrats en technologie de l'information. Deux ans plus tard, plusieurs organismes et ministères ont encore des pratiques « insatisfaisantes » en matière d'impartialité, de transparence et d'imputabilité dans l'octroi de ces contrats. Les ministères de la Santé, de la Sécurité publique, de l'Éducation et de l'Énergie, de même que Revenu Québec, présentent des lacunes sur un ou plusieurs aspects. Plaque tournante dans l'attribution des contrats d'informatique, le Centre de service partagé a eu une réponse insatisfaisante sur toute la ligne.

Développement durable

Le rapport relève aussi que plusieurs organismes, dont la Société d'assurance automobile du Québec, la Commission de protection du territoire agricole et le ministère du Tourisme, ne respectent pas l'application de la Loi sur le développement durable, ce qui rend difficile l'atteinte des objectifs posés à l'ensemble du gouvernement. Les organismes ont montré de la bonne volonté pour corriger cette lacune mais c'est silence radio du côté du Tourisme observe le rapport.