Le gouvernement Couillard octroie 2,4 millions pour réaliser un plan d'action sur quatre ans concernant la Politique d'affirmation du Québec et des relations canadiennes « Québécois, notre façon d'être Canadiens ».

Le ministre responsable des Relations canadiennes, Jean-Marc Fournier, a détaillé mercredi trois orientations pour mettre en oeuvre la politique gouvernementale qui présente la vision des libéraux d'un fédéralisme flexible et asymétrique, basé notamment sur la reconnaissance « de la nation québécoise ».

Dans ce plan, Québec entend notamment « privilégier une diplomatie intérieure » en matière de relations canadiennes, « alimenter le dialogue entre le gouvernement du Québec et les représentants de la société civile ailleurs au Canada » et « favoriser les échanges entre les citoyens et les groupes de la société civile du Québec et d'ailleurs au Canada ». 

Différentes mesures, notamment la bonification de certains programmes comme le Programme d'appui en francophonie canadienne ou des missions gouvernementales au Canada, entre autres, totalisent 2,4 millions de dollars. 

Le fruit constitutionnel à l'honneur 

En point de presse à l'Assemblée nationale, M. Fournier a rappelé aux journalistes une formule qu'il avait utilisée l'an dernier pour annoncer l'intention de son gouvernement de reprendre les discussions constitutionnelles avec le reste du Canada. 

« On était passé du ''fruit n'est pas mûr'' à ''je décrète que le printemps est arrivé. Eh bien, le printemps a permis un dégel et il y a comme une reprise d'intérêt pour la chose », a dit le ministre, heureux que son document suscite l'intérêt des universitaires. 

« Le fruit constitutionnel, c'est quelque chose qui va découler d'une meilleure compréhension, de meilleures relations canadiennes. (...) Ce n'est pas demain matin le jour où on [va dire] : on se comprend mieux, on puis on va changer la constitution », a poursuivi M. Fournier, puisqu'aucun gouvernement du Québec n'a signé la constitution depuis son rapatriement par Ottawa. 

L'allégorie du « fruit constitutionnel », qui a été utilisée par le passé par certains politiciens pour dire que le fruit n'était pas mûr pour de nouvelles rondes de négociations afin que le Québec signe la constitution, a ensuite été largement utilisée jusqu'à la fin du point de presse. 

« Même s'il y a le dégel, il va falloir arroser la plante, il va falloir engraisser la terre, il va falloir s'assurer qu'on s'occupe toujours de ces relations canadiennes », a dit Jean-Marc Fournier. 

« Je vous propose que le fruit apparaisse. Mais, pour qu'il apparaisse, encore faut-il qu'il y ait une plante qui le soutienne. Et, pour que cette plante puisse prendre de la vigueur, encore faut-il qu'il y ait dégel. Vous avez attendu un fruit dans le silence; depuis un an, on entend le dialogue qui reprend. Vous devriez voir comme moi cette pousse arriver », a conclu le ministre sur un ton optimiste.