La ministre Lucie Charlebois se dit « bouleversée » par un jugement de la Cour du Québec qui reproche à la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) d'avoir « presque volé » un enfant inuit à sa mère. Elle assure que des mesures ont été prises pour éviter qu'un tel cas se reproduise.

Mme Charlebois, ministre déléguée à la Protection de la jeunesse, reconnaît avoir été « ébranlée » par la décision cinglante de la juge Lucille Beauchemin, rapportée par La Presse jeudi.

« Je suis concernée par des situations comme celle-là et on ne veut plus que ça se produise », a-t-elle assuré.

L'affaire remonte à 2011, lorsqu'un poupon a été transporté d'urgence du Nunavik vers un hôpital montréalais. Après l'avoir placé dans 11 foyers d'accueil en un mois, l'enfant a été confié à une femme qui n'était pas certifiée pour l'accueillir. L'enfant, qui a aujourd'hui 7 ans, n'a eu presque aucun contact avec sa communauté inuit d'origine et il n'en parle pas la langue.

Mme Charlebois affirme que des correctifs ont été adoptés depuis ce cas. Elle cite le projet de loi 99, qu'elle a fait adopter l'automne dernier, qui favorise le maintien des jeunes autochtones dans leur communauté en cas de signalement à la DPJ.

« Pas besoin de sortir les enfants de leur communauté pour faire la protection de la jeunesse, a résumé Mme Charlebois. Quand, ultimement, cette décision se prend, c'est qu'il y a des raisons valables et bien documentées. »

La Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDPJ) a également lancé une enquête plus large sur l'ensemble des pratiques de la DPJ dans différentes régions, a souligné Mme Charlebois. La démarche doit permettre d'uniformiser les services de cette institution à travers le Québec.