Une forte majorité de Québécois réprouvent l'attitude du ministre de la Santé, Gaétan Barrette. Pas moins de 61 % des électeurs le jugent « intransigeant et arrogant » plutôt que « décisif et confiant ». Ce constat n'est probablement pas étranger au verdict sans appel de la population devant le réseau de la santé : 70 % des gens jugent qu'il s'est détérioré depuis trois ans.

Selon Sébastien Dallaire, vice-président de la maison Ipsos, il faut rappeler que l'enquête a été menée au moment où les nouvelles défavorables sur les services de santé, les débordements des urgences et les conditions de travail des infirmières s'accumulaient dans les médias.

« L'appréciation du style du ministre Barrette est très fortement liée à la perception des services de santé », résume le sondeur. Les trois quarts des électeurs qui jugent que le système de santé s'est détérioré montrent du doigt l'attitude incisive du ministre Barrette.

« Je ne sais pas si je le qualifierais de boulet pour le gouvernement. Mais ce qu'on peut voir est qu'un changement d'approche, de style, serait bénéfique pour le ministre comme pour le gouvernement », observe M. Dallaire. À huit mois des élections, il « est peut-être un peu tard » pour changer de ton de façon crédible, ajoute M. Dallaire.

ÉCONOMIE EN MEILLEUR ÉTAT

On a sondé l'appréciation de la population à l'égard de l'évolution de l'économie, de l'éducation et de la santé depuis trois ans - l'essentiel du mandat du gouvernement Couillard. « Les Québécois sont en mesure d'apprécier que l'état de l'économie s'est amélioré », indique le sondeur. Ainsi, 53 % des répondants estiment que les choses se sont améliorées en économie depuis trois ans, et 39 % sont d'avis inverse.

Pour l'éducation, en revanche, on renverse la tendance : un Québécois sur trois juge la situation meilleure, tandis que 56 % jugent que cela s'est dégradé.

Pour la santé, rien ne va plus. Ici, 70 % des répondants estiment que ça va moins bien qu'il y a trois ans, et un Québécois sur quatre est d'avis contraire. Dans chaque cas, l'avis des électeurs francophones est « beaucoup plus négatif » que celui des allophones. Surtout, 42 % des électeurs libéraux réprouvent l'attitude du ministre Barrette, contre 35 % qui l'apprécient davantage.