Le gouvernement Couillard va porter plainte au Washington Post, qui a publié la semaine dernière un texte d'opinion qui présente le Québec comme une société violente et raciste.

La ministre des Relations internationales, Christine St-Pierre, a confirmé mercredi qu'elle va écrire à la direction du quotidien. Quelques heures plus tôt, l'Assemblée nationale avait adopté à l'unanimité une motion du Parti québécois qui appelait le gouvernement à défendre la réputation du Québec.

« On est tout simplement choqués de voir qu'il comprenait vraiment mal le Québec », a convenu Mme St-Pierre.

Son gouvernement a hésité avant d'écrire au Washington Post pour éviter de faire davantage de publicité au chroniqueur de Vancouver qui a signé le texte, J.J. McCullough. Mais il a néanmoins appuyé l'initiative péquiste et compte y donner suite.

Mme St-Pierre a souligné que ce texte tranche avec l'éditorial élogieux du New York Times sur la manière dont Philippe Couillard a réagi à la tuerie au Centre culturel islamique de Québec.

Dans son texte paru le 1er février, M. McCullough recense les tueries qui se sont produites dans la province au cours des dernières années. Il relate les critiques de « Canadiens anglais » qui considèrent que le nationalisme fait du Québec un lieu « inhospitalier, arrogant et, oui, sensiblement plus raciste que la norme canadienne ». 

Ulcéré, le député du Parti québécois, Stéphane Bergeron, a présenté la motion qui a été adoptée au Salon bleu mercredi. Il a dit espérer que le gouvernement agira rapidement pour faire connaitre son mécontentement au prestigieux quotidien.

« Le gouvernement libéral a accepté de s'associer à cette motion et j'espère qu'ils se sentent liés par la motion de l'Assemblée nationale et que, conséquemment, il y aura des suites », a affirmé M. Bergeron.

Dans l'intervalle, un autre Québécois a pris la plume pour dénoncer les commentaires de J.J. McCullough. L'ancien attaché de presse de Stephen Harper, Carl Vallée, a fait paraitre un texte dans le Washington Post pour lui donner la réplique.  

« Le fait de blâmer les actions d'un terroriste sur les efforts légitimes du Québec pour protéger sa langue, sa culture et son patrimoine est méprisable », résume M. Vallée dans son texte paru mercredi.

Le Bloc québécois avait présenté la semaine dernière une motion à la Chambre des communes pour dénoncer le texte, mais il n'avait pas obtenu le consentement unanime des députés pour en débattre.