Les radars photo «sont là pour rester», a affirmé le ministre des Transports, Laurent Lessard, jeudi, après qu'un tribunal eut tranché que les amendes délivrées grâce à ces appareils découlent d'une preuve «inadmissible et illégale».

La Presse a révélé mercredi qu'un juge de paix, Serge Cimon, a récemment cassé une amende de 1160 $ remise à une citoyenne dont la voiture a été photographiée roulant à 140 km/h dans une zone de 70 km/h. Cette décision pourrait affecter des milliers de Québécois, car le juge qualifie de «déficiente» la preuve qui justifie les amendes.

Le ministre Lessard s'est gardé de commenter le jugement lui-même, puisqu'il pourrait être porté en appel. Il a cependant rappelé que les cinémomètres ont été déployés pour améliorer la sécurité routière.

«Ils sont là pour rester», a affirmé sans détour M. Lessard.

La ministre de la Justice, Stéphanie Vallée, a abondé dans le même sens.

«À l'Assemblée nationale, on s'est doté de ce moyen-là, a rappelé Mme Vallée. C'est une loi qui a été adoptée ici par l'ensemble des parlementaires. Pourquoi on a fait ça? Pour assurer la sécurité des usagers.» 

Elle a fait savoir que le directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) évalue la possibilité de faire appel de la décision. Mais elle s'est aussi montrée prudente dans ses commentaires sur le jugement.

La décision dont La Presse a fait état n'est pas un cas unique, a indiqué Mme Vallée. Une deuxième amende a été invalidée par une décision semblable dans les derniers jours.