Philippe Couillard s'oppose à un projet de quartier musulman qui irait à l'encontre de la mixité préconisée par son gouvernement.

Le premier ministre a ainsi réagi, mardi, à un projet controversé de quartier musulman à Brossard, en Montérégie.

Lundi, son ministre de la Santé, Gaétan Barrette, qui représente la circonscription de La Pinière où se trouve Brossard, avait affirmé qu'il n'avait aucun problème avec ce projet, le comparant au quartier chinois à Montréal. Mais il a fait volte-face mardi, déclarant à RDI qu'il s'opposait à ce que des habitations soient vendues sur la base d'une ségrégation religieuse.

Pour sa part, l'instigateur du projet, Nabil Warda, a dû se défendre de créer ainsi un ghetto par sa démarche.

En point de presse à la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques à Marrakech, au Maroc, M. Couillard a laissé entendre qu'un quartier musulman irait à l'encontre des valeurs d'intégration du gouvernement.

«Il n'est pas question de faire de la discrimination, a-t-il déclaré. La discrimination, cela va dans tous les sens. L'inclusion va dans tous les sens. On favorise la mixité de l'habitation autant pour les communautés culturelles que les religions. C'est fondamental pour nous.»

Dans le même ordre d'idées, le premier ministre n'a pas écarté la possibilité qu'une femme puisse faire son examen pratique de conduite à la SAAQ vêtue d'un niqab ou d'une burqa, même après l'adoption éventuelle du projet de loi 62 sur la neutralité religieuse.

Un article de l'édition de mardi du Journal de Québec révélait que la SAAQ avait déjà accommodé des musulmanes qui avaient passé leur examen de conduite ainsi vêtues d'un voile qui ne montrait que leurs yeux.

En vertu du projet de 62 actuellement à l'étude, on ne peut donner ou recevoir un service de l'État qu'à visage découvert. Cependant, le texte législatif autorise des exceptions.

Au cours du point de presse, M. Couillard n'a jamais affirmé clairement que le projet de loi interdirait à des apprenties conductrices voilées de passer l'examen de la SAAQ. Il a évoqué que les situations allaient être examinées au cas par cas.

«Il faut voir ces situations exactement. (...) Ce qu'il faut faire, c'est encadrer les accommodements et gérer cette question du visage découvert. C'est tout ce qu'il est nécessaire de faire, pas besoin d'en faire plus pour bien vivre au Québec et vivre en harmonie.»