Le premier ministre Philippe Couillard a accusé jeudi François Legault d'avoir fait preuve d'impulsivité pour intimider une de ses ministres.

En Chambre, M. Couillard a affirmé que le comportement du chef caquiste s'est dégradé dans le cadre des travaux parlementaires.

«On parle d'improvisation, moi, j'ajouterais impulsivité, comme traverser la Chambre puis intimider fortement une membre de l'Assemblée nationale, a-t-il dit. C'est ce qu'on a vu (mercredi).»

Le leader parlementaire du gouvernement, Jean-Marc Fournier, a soutenu que le chef caquiste avait utilisé un ton déplacé, mercredi, lorsqu'il s'est adressé à la ministre du Travail, Dominique Vien, pour lui dire: «Réveillez-vous».

«J'étais présent lorsque le chef de la deuxième opposition est venu, a-t-il dit. Je tiens à vous dire que le ton qu'il avait devant les journalistes était très différent du ton qu'il avait devant moi.»

M. Legault est revenu à la charge pour exiger des actions du gouvernement dans le dossier d'un lock-out dans le transport scolaire qui dure depuis une semaine dans la région de Granby.

«Cette situation reflète bien tout le mandat du premier ministre depuis deux ans, a-t-il dit. Improvisation, résignation, nonchalance.»

M. Couillard a affirmé qu'un nombre limité d'élèves avait été incapable de se rendre à l'école et qu'un conciliateur s'occupait du conflit de travail.

«Il y a 15 enfants qui n'étaient pas en classe (mercredi), a-t-il dit. Alors ce n'est pas tout à fait 700, d'accord? Mais pourquoi c'est arrivé? Parce que la commission scolaire, organisme qu'il veut abolir, s'est ralliée, a rallié les bénévoles, a rallié les parents pour assurer le transport.»

Mme Vien a affirmé mercredi qu'elle accepterait des excuses de M. Legault, à la suite d'une altercation survenue quelques instants après la fin de la période des questions, mercredi.

Dans un point de presse, jeudi matin, M. Legault a affirmé que ce sont les libéraux qui devraient s'excuser pour leur gestion du dossier du lock-out chez Autobus Yamaska.

Selon le chef caquiste, le gouvernement devrait prendre tous les moyens pour assurer le transport des 700 élèves touchés.

«Qu'on prenne les moyens qu'il faut, qu'on loue des autobus d'une compagnie privée, mais d'abord qu'on donne des services puis qu'on permette aux 700 enfants d'être à l'école», a-t-il dit.

M. Legault a répété qu'il n'avait fait que répondre aux invectives de Mme Vien, mercredi, au moment où il sortait du Salon bleu.

«C'est elle qui m'a apostrophé en disant: Vous parlez trop fort pendant que je réponds aux questions. Je lui ai dit: Réveillez-vous», a-t-il dit.

Le chef intérimaire péquiste Sylvain Gaudreault a déploré l'attitude de M. Legault, dont il n'a pas été témoin directement.

«La seule analyse que je peux faire, c'est qu'il s'est rendu compte qu'il n'avait pas gagné la période des questions et il a dit: Tiens, je vais trouver une manière de passer dans l'actualité», a-t-il dit.