Le gouvernement du Québec devrait favoriser l'implantation d'applications mobiles de répartition parapluie pour l'industrie du taxi, permettre le travail hors zone dans certains cas pour réduire les voyages à vide et implanter de nouveaux tarifs plus élevés pour motiver les chauffeurs à couvrir les périodes creuses, a fait valoir dimanche la porte-parole du Parti Québécois en matière de transports, Martine Ouellet.

Ce sont les trois principales mesures que retient l'opposition au terme des consultations parlementaires sur l'industrie du taxi, terminées jeudi à Québec.

Mme Ouellet se montre sceptique au sujet du plan envisagé par le ministre des Transports, Jacques Daoust, de racheter certains permis de taxi afin de les louer par la suite à de nouveaux intervenants, dont les chauffeurs Uber X.

« Est-ce réellement son intention de se lancer dans la business des permis de taxis? Parce que c'est une business. Si oui, quel est le plan d'affaires? Ce n'est pas aux contribuables à payer pour l'achat de permis de taxi, alors il faut un plan d'affaires. »

En contrepartie, elle aurait moins d'objection à voir le gouvernement intervenir dans l'industrie des applications mobiles en proposant une application unique pour l'ensemble du Québec ou par grands territoires.

« C'est quelque chose que l'on nous a beaucoup demandé en commission parlementaire, fait-elle valoir. Il y a un côté pratique pour le client, qui n'a pas à gérer trois, quatre ou cinq applications différentes sur son appareil, et ça permettrait aux chauffeurs indépendants d'avoir accès à la répartition mobile. Taxi Coop l'a fait à Québec en faisant concevoir une application mobile qui est maintenant utilisée par toutes les compagnies de taxi. »

Tarif différent

Le Parti Québécois aimerait aussi voir la Commission des transports du Québec (CTQ) obtenir la permission de fixer un tarif différent, plus élevé, pour des périodes moins attrayantes pour les chauffeurs, notamment les soirs, les weekends et les jours fériés. Quelques intervenants ont souligné la difficulté d'attirer des chauffeurs dans ces périodes, où l'offre peut par conséquent se faire rare. 

« Ce serait des tarifs fixés par la CTQ, les mêmes pour tout le monde », souhaite Mme Ouellet.

« Pas des tarifs établis par un algorithme secret, ça, c'est n'importe quoi », a-t-elle ajouté, en référence à une pratique d'Uber X qui a été décriée notamment au lendemain du jour de l'An, où certains clients ont eu de mauvaises surprises. 

Finalement, la porte-parole du PQ se dit ouverte à l'idée de permettre aux taxis de prendre des passagers à l'extérieur de leur zone habituelle, notamment pour éviter les retours à vide, à condition de maintenir l'équilibre qui permet notamment une couverture même dans les zones moins fréquentées.