L'entente de principe conclue entre Québec et le front commun intersyndical quant au renouvellement des conventions collectives du secteur public vient de recevoir un autre coup de pouce. La CSQ confirme en effet que ses huit fédérations ont voté en faveur de l'entente.

Au cours d'une entrevue mardi, la présidente de la Centrale des syndicats du Québec, Louise Chabot, a précisé que 90 % de ses syndicats avaient voté en faveur de l'entente de principe et 78 % des membres.

La CSQ représente notamment les deux tiers des enseignants des écoles primaires et secondaires, soit plus de 70 000, en plus de professionnels de l'éducation, de personnel du soutien scolaire, des syndiqués du réseau collégial, ainsi que dans la santé et les services sociaux. En tout, plus de 130 000 de ses membres étaient concernés par cette négociation.

«C'est un oui clair. Ce n'est pas un oui du bout des lèvres. Je pense que les membres sont fiers de ce qu'ils ont accompli», a opiné Mme Chabot.

«Un moment donné, c'est certain que tu peux te poser la question, après, «si on avait continué?'. Mais ce sont des questions qui demeurent théoriques en négociation. Rendus en décembre, les membres souhaitaient aussi qu'on puisse finaliser cette négociation-là avec des conditions qui sont satisfaisantes», a ajouté la dirigeante syndicale, qui estime les avoir obtenues.

Cet aval de la CSQ s'exprime alors que la Fédération autonome de l'enseignement (FAE), qui représente l'autre tiers des enseignants du primaire et du secondaire, soit 34 000 membres, a rejeté l'entente de principe négociée par le front commun - dont elle ne faisait pas partie - et veut poursuivre la négociation pour tenter d'obtenir davantage.

Le front commun, dont fait partie la CSQ, représente plus de 400 000 employés de l'État.

L'entente de principe conclue avec le front commun intersyndical prévoit le versement d'un montant forfaitaire de 500 $ équivalant à environ 1 % en 2015, puis une augmentation de 1,5 % en 2016, de 1,75 % en 2017 et de 2 % en 2018.

Pour la dernière année de la convention collective, Québec doit verser un autre montant forfaitaire d'environ 250 $, soit environ 0,5 %, auquel il faut ajouter en moyenne 2,4 % pour les paiements de relativité salariale.

Lundi, ce sont trois des quatre fédérations de la CSN qui ont fait savoir qu'elles avaient également entériné l'entente de principe conclue avec Québec à la mi-décembre.

On attend cependant encore les résultats des votes de la plus importante fédération de la CSN, la Fédération de la santé et des services sociaux, qui a plus de 108 000 membres. Une de ses instances a d'ailleurs recommandé le rejet de l'entente de principe.

La FTQ aussi a donné son aval à l'entente de principe. Ses quatre syndicats concernés représentent plus de 50 000 membres. Ceux de la santé et des services sociaux ont confirmé mardi que «la très grande majorité des votes exprimés sont favorables aux ententes».

Il reste encore aux parties à rédiger les textes de l'entente - un processus souvent long.

Un désaccord est survenu au départ quant au sort des syndiqués qui sont représentés par les mêmes organisations syndicales, mais qui ne sont pas directement concernés par la négociation du secteur public.

Le litige porte sur le fait que certains syndicats dans des domaines connexes, comme les services de garde, bénéficient habituellement de «clauses remorques» qui font que leurs membres touchent les mêmes augmentations que celles qui ont été négociées dans le secteur public. Le Conseil du trésor et les syndicats poursuivent donc les discussions à ce sujet, a confirmé encore mardi Mme Chabot.