Les textes de conventions collectives soumis par le Conseil du trésor «ne reflètent aucunement les discussions menées à la table de négociation en décembre dernier», a soutenu le front commun syndical mardi. Le premier ministre Philippe Couillard réplique que les pourparlers vont se poursuivre avec le front commun pour en venir à la ratification de l'entente de principe.

La Presse a révélé mardi que cette ratification est compromise en raison d'un différend majeur entre les négociateurs patronaux et syndicaux sur les textes finaux de l'entente. Québec utilise un libellé qui limiterait la portée de la clause remorque détenue par environ 50 000 travailleurs. Ceux-ci n'auraient pas droit aux mêmes hausses salariales que les membres du front commun. Des millions de dollars leur échapperaient.

Par voie de communiqué, le front commun a confirmé que les textes soumis par le Trésor ne sont pas fidèles aux négociations de la fin de l'année dernière.

«Jamais il n'a été question, dans les pourparlers avec les négociateurs du Conseil du trésor, de distinguer certaines augmentations salariales pour faire en sorte que des groupes de travailleurs et travailleuses du secteur parapublic ayant des clauses remorque ne puissent bénéficier des pleines augmentations salariales négociées par le Front commun, affirment les chefs syndicaux. Après la conclusion d'une entente de principe, le Conseil du trésor ne peut rouvrir les négociations en ajoutant des éléments qui n'ont jamais fait l'objet de discussions. »

«Voilà pourquoi le Front commun ne signera pas de tels textes et poursuivra les travaux à la table de négociation quant à l'écriture des clauses de convention collective», ajoute le front commun. Selon la vice-présidente de la CSN, Francine Lévesque, ce serait malgré tout  «prématuré» de dire que l'entente est en péril.

Philippe Couillard a récupéré ce bout de phrase pour chercher à minimiser le conflit qui, de l'avis du front commun, cause un « blocage important». «On va travailler (avec le front commun, et on continue de travailler», a-t-il dit. Malgré la sortie du front commun, il juge que « le climat est bon».