S'estimant attaquée «avec constance et virulence» par le premier ministre Philippe Couillard, Pétrolia n'exclut pas de poursuivre le gouvernement du Québec, a affirmé son président Alexandre Gagnon, lundi.

L'entreprise dit avoir tenté à maintes reprises d'obtenir une rencontre avec le premier ministre et son ministre des Ressources naturelles, Pierre Arcand. Mais ses démarches ont été accueillies par un silence radio du gouvernement.

«Nous méritons d'être traités avec respect, a déclaré M. Gagnon lors d'une conférence de presse. Nous sommes des partenaires après tout.»

Pétrolia, Corridor Ressources, la française Maurel & Prom et le gouvernement du Québec ont conclu un partenariat en 2014 pour lancer l'exploration pétrolière sur l'île. Hydrocarbures Anticosti a déjà mené 12 sondages stratigraphiques et devait mener trois forages par fracturation hydraulique cet été.

Or, début décembre, Philippe Couillard a pris tout le monde de court en prenant position contre l'exploration pétrolière sur Anticosti. Il a confirmé son opposition dans les semaines suivantes, allant jusqu'à décrire le projet comme un «saccage».

Pétrolia a confirmé lundi avoir formellement demandé la semaine dernière un certificat d'autorisation pour entreprendre trois forages par fracturation hydraulique sur Anticosti.

En conférence de presse, M. Gagnon a appelé Québec à respecter ses engagements à l'égard de Pétrolia. Et il n'a pas exclu des recours juridiques si ces engagements sont rompus.

«Le débat lancé à la conférence de Paris fait tout simplement abstraction des contrats et de leur caractère obligatoire», a déclaré M. Gagnon.

Rien n'oblige Québec à autoriser les forages exploratoires cet été, convient le président. Mais il craint que le processus d'évaluation de la demande de Pétrolia ne soit vicié par les déclarations du premier ministre.

En plus de déclarer son opposition aux forages, M. Couillard a affirmé la semaine que les fonctionnaires qui évalueront le dossier de Pétrolia «feront ce qu'on leur dira».

«Si nous respectons l'ensemble des obligations qui sont prévues à la réglementation et aux lignes directrices provisoires qui ont été publiées en mai 2014, je ne vois pas pourquoi nous ne l'aurions pas (l'autorisation)», a indiqué M. Gagnon.