Le premier ministre Couillard aurait dû se concentrer à revoir les priorités économiques de son gouvernement plutôt qu'un «spectacle de chaise musicale», critique le Parti québécois. Dressant un «constat d'échec économique», le chef péquiste Pierre Karl Péladeau estime que le remaniement ministériel n'apporte aucune solution au marasme économique affectant le Québec.

L'opposition estime que Philippe Couillard se trompe quand il blâme notamment l'économie mondiale pour expliquer l'état du Québec, estime M. Péladeau. «Le premier ministre blâme l'économie mondiale, le prix des ressources naturelles, le prix du baril de pétrole, la chute du dollar canadienne, l'économie chinoise. Je vais vous dire qu'il n'a qu'une seule chose a blâmer : son incompétence économique», a lancé Pierre Karl Péladeau.

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Le chef péquiste ne voit rien dans le remaniement pour relancer l'économie de la province. Au contraire, il estime que le remaniement a éparpillé les responsabilités économiques. «Il n'y a pas de vision, il n'y a pas de stratégie, il n'y a pas de plan d'affaires», a dénoncé M. Péladeau.

Prenant soin d'éviter de s'en prendre directement à Pierre Moreau, qui a subi un malaise peu avant la cérémonie d'assermentation, le chef péquiste a néanmoins déploré le manque d'engagement en Éducation depuis l'élection du gouvernement libéral. «C'est deux ans pour rien, deux ans de perdu.»

Même inquiétude pour le réseau des CPE pour lequel M. Péladeau se dit inquiet en raison de l'arrivée d'un ancien adéquiste, Sébastien Proulx, à la tête du ministère de la Famille.

Le leader parlementaire du PQ, Bernard Drainville, n'a d'ailleurs pas manqué de souligner que trois anciens membres de l'Action démocratique et de la Coalition avenir Québec sont aujourd'hui ministres, avec l'arrivée de Dominique Anglade et Sébastien Proulx aux côtés de Gaétan Barrette. Il a glissé au passage que «la CAQ sert de club-école au Parti libéral».

M. Drainville a aussi jugé que les changements de portefeuille de plusieurs ministres n'amélioreront pas leur performance. «S'ils étaient incompétents sur une chaise. Vont-ils devenir plus compétents assis sur une autre ? On pense que non. Si Francine Charbonneau ne méritait pas de rester ministre de la Famille, méritait-elle de venir ministre des aînés ? Elle s'est mal occupé des enfants, va-t-elle mieux s'occuper des aînés?»

La CAQ aussi a dénoncé le bilan économique du gouvernement libéral. « Ce que M. Couillard nous dit aujourd'hui, c'est un aveu d'échec en économie. Il ne peut pas se contenter de changer de ministre de l'Économie. C'est lui le chef d'orchestre, c'est lui qui doit donner les grandes orientations, et, même s'il souhaite naviguer en eaux tranquilles, au cours des prochains mois, il ne pourra pas le faire tant qu'il n'aura pas un capitaine en économie au Québec», a dénoncé François Legault, chef de la CAQ.

Québec solidaire non plus ne s'est pas dit emballé par le remaniement. « Au-delà du jeu de chaises musicales, ce remaniement ne change rien à l'échec du gouvernement Couillard de nous faire oublier tout ce qu'il a fait dans les deux dernières années, toutes les coupes qui ont touché les parents, les enfants, les écoles, qui ont touché les personnes âgées dans les soins à domicile», a déclaré Françoise David.

La porte-parole parlementaire de Québec solidaire a ajouté que «tout le monde doit avoir un revenu décent pour vivre et tout le monde doit payer sa juste part d'impôt. Il faut que ce gouvernement-là arrête de faire des cadeaux aux amis du régime, aux grandes entreprises, y compris des entreprises immensément polluantes, puis il faut que ce gouvernement-là décide de faire des réformes fiscales qui vont avantager la classe moyenne, les travailleurs et les travailleuses. »

-Avec la collaboration de Martin Croteau