Le premier ministre Philippe Couillard assure que le gouvernement du Québec travaille activement à développer sa stratégie numérique. C'est un travail de longue haleine, reconnaît-il, mais il tient à prendre le temps de le faire «comme il le faut».

Lors d'une conférence sur les villes intelligentes à Montréal vendredi matin, M. Couillard a annoncé que le gouvernement lancera prochainement des consultations pour développer son plan numérique.

Dans son allocution d'une trentaine de minutes devant des maires et des intervenants de divers milieux, le premier ministre a admis qu'il n'avait posé jusqu'à maintenant que des gestes «isolés», notamment avec le plan culturel numérique et le programme PME 2.0, mais il souligne que le gouvernement ne veut pas faire de dégâts en «arrivant avec ses grosses pattes» dans un milieu qui fonctionne déjà bien.

Le gouvernement souhaite s'impliquer pour que le numérique «fonctionne mieux», a soutenu M. Couillard.

Le premier ministre a toutefois reconnu qu'il était nécessaire «d'accélérer la transition» dans cette nouvelle ère, puisque le Québec ressent déjà les conséquences de ces changements.

Il a longuement parlé des effets «destructeurs» de cette nouvelle époque sur des milliers, voire des millions d'emplois, qui ne sont plus nécessaires aujourd'hui, et de la «mise en péril» de la classe moyenne, dont les emplois ont été créés lors de la révolution industrielle.

«C'est probablement l'une des raisons, avec la démographie, pour laquelle la reprise économique est si lente après la crise de 2008-2009. Comment ça se fait qu'on ne réussisse pas à reprendre rapidement comme ça a été le cas dans le passé? Parce que c'est déjà en train d'arriver», a-t-il déclaré dans un discours qui avait tout l'air d'un cours universitaire.

M. Couillard a par ailleurs salué les initiatives de certaines municipalités qui ont innové pour s'adapter à ces changements. «Montréal et Québec sont déjà en mouvement. Montréal, particulièrement (...) La stratégie montréalaise pour une ville intelligente 2014-2017, ce sont des investissements de 23 millions pour 70 projets. C'est un bon début», a-t-il soutenu.

«Mais assurons-nous que ce n'est pas juste une liste de logiciels, qu'on fait. Que c'est vraiment une philosophie nouvelle, qu'on prend cette révolution de société puis qu'on la transforme en révolution de municipalité», a-t-il poursuivi.

Le gouvernement Couillard avait annoncé en grande pompe son Plan culturel numérique, en septembre 2014, qui inclut une enveloppe de 110 millions sur sept ans. Plus de 50 nouvelles mesures ont été élaborées dans des organismes et des sociétés d'État, comme la Bibliothèque nationale et des archives du Québec (BANQ), les Musées des beaux arts du Québec et à la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC).

Le programme PME 2.0, quant à lui, a été instauré dans le budget 2012-2013 pour «accompagner» les entreprises dans leur transition vers le numérique. Le gouvernement Couillard a poursuivi cette initiative dans son budget 2015-2016, qui prévoit un investissement de 3 millions.