Les partis politiques se sont montrés ouverts à faire cesser les applaudissements à l'Assemblée nationale, jeudi, quoique l'initiative du Parti québécois a elle-même été dénoncée comme un «cirque» par certains de ses adversaires.

Le nouveau leader en chambre du PQ, Bernard Drainville, a annoncé qu'il déposera une motion à la reprise des travaux parlementaires. Il sollicitera l'appui des autres partis pour que cessent les applaudissements lors des travaux parlementaires.

«C'est un premier pas, a résumé M. Drainville. Ce n'est pas une seule mesure qui va régler le problème de la surpartisannerie ou de l'hyperpartisannerie, mais c'est une mesure, c'est un début.»

Il souhaite que le président de l'Assemblée nationale ait le pouvoir d'interdire aux députés d'applaudir après des questions ou des réponses et de les forcer à débuter leurs échanges à l'heure.

Alors que son point de presse tirait à sa fin, M. Drainville a été rejoint par le leader parlementaire libéral, Jean-Marc Fournier. Après lui avoir serré la main, celui-ci a fait savoir qu'il appuiera la motion péquiste.

«C'est bon pour celui qui pose la question de savoir qu'il aura cette écoute et c'est bon pour celui qui donne la réponse de savoir qu'il y aura aussi de l'écoute, a indiqué M. Fournier. Nous croyons qu'avec ces éléments nous aurons une tonalité qui sera plus respectueuse.»

Un «cirque» selon la CAQ

Mais aux yeux de la Coalition avenir Québec, le PQ et le PLQ se livrent à des «enfantillages».

La poignée de main entre MM Drainville et Fournier a ulcéré le leader parlementaire caquiste, François Bonnardel. À ses yeux, ces parlementaires se livrent eux-mêmes à un «cirque».

«C'est des enfantillages ! a-t-il dénoncé. On a des médecins de famille à trouver pour des Québécois qui n'en ont pas, on a des délais dans le système de santé, on a un décrochage scolaire à contrer, on a un rapport Godbout à étudier (...) On n'a pas besoin de ça pour être plus polis à l'Assemblée nationale, voyons donc !»

La députée de Québec solidaire, Françoise David, compte également appuyer l'initiative.

«Nous appuierons cette motion symbolique. Rappelons cependant que ce changement de mentalité n'a pourtant pas besoin d'une motion pour être opéré. Chaque parti a déjà la capacité de se responsabiliser.»