La démission des députés libéraux Gilles Ouimet et Marguerite Blais entraînera un coût élevé pour les contribuables.

La tenue d'une élection complémentaire dans les circonscriptions qu'ils représentaient nécessitera l'injection d'au moins un million $ de fonds publics.

À ce montant, il faut ajouter les allocations de transition versées aux députés démissionnaires. Dans le cas de Gilles Ouimet, le montant devrait dépasser les 56 000 $, et devrait atteindre 150 000 $ pour Marguerite Blais.

Après le départ annoncé lundi du député de Fabre, Gilles Ouimet, et, la semaine dernière, de la députée de Saint-Henri - Sainte-Anne, Marguerite Blais, le premier ministre Philippe Couillard devra donc déclencher des élections complémentaires dans ces deux circonscriptions avant le mois de mars 2016.

En moins de deux ans, six élections complémentaires auront été nécessaires depuis le scrutin général d'avril 2014.

Car avant les députés de Fabre et de Saint-Henri - Sainte-Anne, les anciens députés de Richelieu (Élaine Zakaïb), Lévis (Christian Dubé), Jean-Talon (Yves Bolduc) et Chauveau (Gérard Deltell) auront choisi eux aussi de ne pas mener leur mandat à leur terme.

Chaque élection complémentaire coûte entre 500 000 $ et 600 000 $.

Ancien Bâtonnier du Québec, M. Ouimet avait été élu en 2012, puis réélu en 2014. Chacun savait qu'il ambitionnait de devenir ministre de la Justice, et qu'il acceptait mal d'être simple député.

Ancienne ministre dans le cabinet de Jean Charest, en tant que responsable des personnes âgées, Mme Blais aurait aimé elle aussi être appelée à faire partie du conseil des ministres, pour poursuivre le travail qu'elle avait entrepris avec les aînés.

En point de presse sur un autre sujet, le premier ministre Couillard a rappelé lundi que «la vie de député est quelque chose de très exigeant».

À propos de M. Ouimet et Mme Blais, il a salué «deux individus de grande qualité».

«C'est une tristesse pour nous de les voir s'éloigner de l'équipe», a-t-il dit.

Des départs qui «montrent une division», selon Péladeau

Les départs annoncés de deux députés libéraux prouvent que les politiques d'austérité du premier ministre Philippe Couillard sèment la division au sein de son propre caucus, a déclaré lundi le chef péquiste Pierre Karl Péladeau.

Lors d'un point de presse à Rimouski, M. Péladeau a affirmé que les démissions de Marguerite Blais et de Gilles Ouimet constituent une mauvaise nouvelle pour les libéraux.

Selon le chef péquiste, ces départs témoignent de dissensions au sein de l'équipe libérale envers les compressions budgétaires mises en place par le président du Conseil du trésor, Martin Coiteux.

«C'est certainement pas une bonne nouvelle, a-t-il dit. Moi, je persiste à penser qu'il y a des gens qui ne partagent pas, à l'intérieur du caucus libéral, l'orientation qui est donnée par le gouvernement Couillard et encore une fois par son président du Conseil du trésor.»

M. Péladeau ne s'est pas prononcé sur la rapidité avec laquelle il souhaite que M. Couillard convoque des élections partielles dans ces deux châteaux-forts libéraux.

Par ailleurs, après s'être fait accuser par M. Couillard de vanter les mérites de l'indépendance du Québec sans avancer de chiffres sur son impact économique, M. Péladeau a accusé son adversaire de faire pareil concernant les bienfaits du fédéralisme.

Le chef péquiste a soutenu que le premier ministre libéral devrait également préciser les retombées positives du fédéralisme pour l'économie québécoise.

«Lui, il devrait également avoir des chiffres pour faire en sorte de dire que le fédéralisme est payant pour le Québec, au contraire, a-t-il dit. Qui a interrogé les chiffres de la péréquation? Qui a interrogé les chiffres concernant les recettes que nous envoyons à Ottawa et les dépenses qu'Ottawa prétend faire au Québec? Ça non plus, il ne l'a pas fait cet exercice-là.»

M. Péladeau, dont les députés seront réunis en caucus pendant deux jours à partir de mardi, croise une nouvelle fois lundi la caravane électorale du chef bloquiste Gilles Duceppe.

Alors qu'il fait campagne aux côtés de M. Duceppe avec une assiduité sans précédent pour un chef péquiste, M. Péladeau a affirmé qu'il ne faudra pas faire de lien entre le PQ et les résultats du Bloc au prochain scrutin fédéral d'octobre.

«C'est tout à fait normal que nous nous engagions dans cette perspective. Nous allons continuer à le faire, comme je l'ai fait en ce qui concerne les partielles de Jean-Talon et Chauveau, a-t-il dit. Lorsque nous partageons cet objectif, nous devons travailler ensemble et il ne faut pas tirer de conclusions du résultat.»

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Pierre Karl Péladeau