Le Parti québécois cède aux libéraux la tête dans les intentions de vote pour la première fois depuis que Pierre Karl Péladeau est à la barre de la formation. Les gains réalisés dans l'opinion publique lors de la course à la direction s'effritent.

C'est ce que révèle un sondage CROP-La Presse réalisé du 12 au 17 août auprès de 1000 Québécois, par le truchement d'un panel web. Ce coup de sonde coïncide en partie avec le moment du mariage très médiatisé de M. Péladeau et de la productrice Julie Snyder, qui a été célébré le 15 août.

En mai, avec l'élection de Pierre Karl Péladeau à la tête du PQ, la formation souverainiste avait devancé le PLQ pour la première fois depuis les élections générales d'avril 2014. Mais cette avance avait fondu le mois suivant : les deux partis étaient à égalité. Cette fois, le PLQ passe en tête.

Le Parti québécois récolte 29 % des intentions de vote après répartition des indécis, une chute de cinq points depuis le dernier coup de sonde, en juin.

« La course à la direction avait suscité un certain dynamisme, mais on dirait qu'on est au bout de ça. Ça s'est essoufflé. Le Parti québécois retourne au point où il était avant la course », analyse le vice-président de CROP, Youri Rivest.

Le PLQ devance le PQ de quatre points, avec 33 % des intentions de vote. Il était à 34 % en juin. De son côté, la Coalition avenir Québec (CAQ) fait une remontée après avoir touché le fond du baril. Le parti de François Legault grimpe de six points, passant de 17 à 23 %. Il retrouve le score qu'il avait obtenu lors du scrutin du 7 avril 2014. Québec solidaire conserve ses 13 % d'appuis.

Malgré une perte de six points, le PQ reste toutefois en tête chez les francophones (35 %). La CAQ est à 25 %, le PLQ à 24 %.

Popularité de Péladeau en baisse

Philippe Couillard (24 %) devance maintenant légèrement Pierre Karl Péladeau (23 %) quand on demande lequel des chefs de parti « ferait le meilleur premier ministre ». M. Péladeau récolte deux points de moins qu'en juin. François Legault est à 16 %.

L'option souverainiste perd aussi des plumes. Le Oui chute de trois points - de cinq points depuis que M. Péladeau est chef du PQ - pour atteindre 37 % après répartition des indécis. Le Non est donc à 63 %.

Si l'on tient compte de toutes ces statistiques et des difficultés du Bloc au fédéral, Youri Rivest conclut que « ce sont les institutions souverainistes qui souffrent en ce moment ».

La cote du gouvernement remonte

Comme il a connu un été à peu près sans nuages, le gouvernement Couillard voit sa cote remonter un peu. Les insatisfaits sont moins nombreux : ils passent de 62 % en juin à 55 %, une baisse de sept points. Quelque 38 % des répondants, au lieu de 35 %, expriment leur satisfaction à l'égard du gouvernement. Les indécis passent de 3 à 7 %. « Le gouvernement a une certaine marge de manoeuvre. Si l'automne se révèle chaud et que le gouvernement a des chiffres comme ça, il peut sentir qu'il a quand même un certain appui. Sa base électorale le soutient toujours », affirme Youri Rivest.