Le candidat à la direction du Parti québécois, Bernard Drainville, a proposé hier une série de mesures visant à «rétablir le lien de confiance» entre la population et les politiciens de l'Assemblée nationale. Il veut serrer la vis aux députés transfuges, abolir certaines indemnités de départ et instituer un «droit d'initiative populaire» qui permettrait à des citoyens de forcer la tenue de commissions parlementaires spéciales.

S'il devient chef du PQ, M. Drainville prônera l'adoption d'une loi pour interdire à un député de joindre un autre parti politique en cours de mandat. Un tel geste «contrevient» au mandat que confie la population à ses élus, estime M. Drainville. Il suggère qu'un député qui désire quitter sa formation politique siège comme indépendant jusqu'à ce qu'il se fasse réélire sous une nouvelle bannière à une prochaine élection. Dans l'intervalle, il peut néanmoins collaborer avec sa future formation politique. «Tu peux quitter ton parti, tu peux quitter ton caucus, explique M. Drainville. Mais de là à changer de parti alors que tu n'as pas été élu par tes concitoyens pour représenter ce parti-là, il y a un problème.»

Fin des allocations de transition

Lorsqu'il était ministre responsable des Institutions démocratiques, Bernard Drainville a déposé le projet de loi 33, qui visait à serrer la vis aux députés qui quittent l'Assemblée nationale en plein mandat. Il a proposé hier de réintroduire une composante clé de ce projet de loi, l'abolition des allocations de transition aux parlementaires qui abandonnent leur siège.

Par ailleurs, le député de Marie-Victorin souhaite que l'Assemblée nationale tienne des commissions parlementaires spéciales si des pétitions récoltant 100 000 signatures en font la demande. Il souhaite ainsi permettre à la population de forcer la main d'un gouvernement si celui-ci ne se montre pas sensible à la volonté populaire, explique M. Drainville. «Montrons aux citoyens qu'il y a moyen de faire bouger les institutions, de faire bouger le Parlement, qu'il y a peut-être moyen de faire bouger le gouvernement entre les élections», a expliqué M. Drainville.