En dépit du bâillon, l'opposition péquiste espère arracher quelques concessions au ministre de la Santé, Gaétan Barrette.

La porte-parole de l'opposition officielle en matière de santé, Diane Lamarre, a présenté jeudi au ministre Barrette une série d'amendements que le Parti québécois souhaite apporter au projet de loi 10 qui sera adopté vendredi sous le bâillon.

En point de presse, la députée de Taillon a exhorté M. Barrette à faire preuve d'ouverture envers les doléances de l'opposition et de cesser de se comporter comme s'il était le seul maître à bord.

Le gouvernement Couillard a annoncé, mercredi, le recours à la procédure exceptionnelle du bâillon pour précipiter l'adoption du projet de loi 10 qui vise à réduire le nombre d'établissements dans le réseau de la santé (182 à 33) et qui renforce les pouvoirs du ministre.

Les députés rentreront à l'Assemblée nationale à 8h45 vendredi afin de compléter l'étude du projet de loi et voter son adoption. Comme la procédure d'exception comporte plusieurs heures de débat, le vote final n'aura pas lieu avant la toute fin de la soirée.

Le gouvernement libéral justifie le recours au bâillon en jetant le blâme sur l'opposition péquiste qu'il accuse de faire obstruction à la bonne marche du processus d'examen du projet de loi en commission parlementaire.

Mme Lamarre réfute l'accusation et reproche plutôt au ministre Barrette d'avoir torpillé le débat pour imposer sa vision personnelle du réseau de la santé.

Même si l'adoption du projet de loi se fera sous le bâillon, le Parti québécois «utilisera tout le temps mis à sa disposition» pour bonifier la législation, a indiqué la députée péquiste.

«On espère qu'il va faire montre d'ouverture, a dit Mme Lamarre au sujet du ministre Barrette. Le système de santé, c'est la moitié du budget du Québec, c'est 32 milliards $, on ne peut pas confier ça juste à une personne.»

Les «bonifications» législatives suggérées par le PQ portent notamment sur la reconnaissance de la représentation locale et sur le rôle réservé aux organismes communautaires. L'opposition officielle veut aussi s'assurer de la transparence des conseils d'administration des futurs Centres intégrés de santé et de services sociaux (CISSS) qui chapeauteront tout le réseau.