La prime incitative dont a profité le ministre Yves Bolduc en empochant 215 000 $ pour prendre en charge 1500 patients n'atteint «malheureusement» pas ses objectifs et doit faire l'objet de changements, a affirmé cet après-midi le premier ministre.

Philippe Couillard a fait valoir que les Québécois s'attendent à de meilleurs résultats d'un programme gouvernemental financé à même le trésor public.

«Pour les médecins de famille, la prime est essentiellement une prime à l'inscription, a déploré M. Couillard. Il n'y a pas d'engagement de résultat par la suite, notamment sur le suivi et sur l'accessibilité. Je pense que la prochaine étape doit nous faire aller vers davantage d'exigences de la part de l'État - et donc des citoyens - quant aux résultats de ces incitatifs.»

La semaine dernière, le ministre Yves Bolduc avait plutôt défendu la prime qu'il avait lui-même mis en place alors qu'il était ministre de la Santé, en 2010. L'obligation de maintenir la prise en charge pendant au moins 12 mois est suffisante, «parce que, si les docteurs voyaient ça trop loin, ils n'auraient pas pris les patients».

Cette prime incitative de 100$ par patient «régulier» et de 208$ par patient «vulnérable» pris en charge par le médecin doit s'accompagner «objectifs vérifiables, de résultats», a dit le premier ministre, en mission au New Hampshire.

Quant à la façon d'imposer ces demandes supplémentaires aux médecins, «c'est toujours mieux de commencer par la négociation», a-t-il ajouté. «Mais je pense qu'on est rendus au point où il faut aborder ça. La revue de programme, c'est pour tout le monde.»